Dans les années 2000, l'offre télévisuelle est bouleversée par l'apparition de la télé-réalité. Chez Mélanie Claux, c'est en famille que l'on suit chaque soir les aventures des « lofteurs », ces jeunes inconnus enfermés dans un grand appartement en carton-pâte truffé de caméras et de micros. le succès facile et rapide, le bonheur d'être adulé et de susciter l'intérêt, tel devient le nouvel objectif de l'adolescente qui ne vit plus que pour et par cela. A dix-sept ans, elle rejoint Paris, là où tout se passe.
Mais comme toujours, beaucoup d'appelés, peu d'élus et Mélanie se trouve bien vite confrontée à l'échec. Mariée et mère de deux enfants, Sammy et Kimmi, les années ont passé mais l'ambition reste la même. Qu'à cela ne tienne, si la télévision n'a pas voulu d'elle, Mélanie usera d'autres médias bien plus puissants pour attirer la lumière et la voilà reconvertie en YouTubeuse et Instagrammeuse acharnée.
Clara Roussel regarde « Loft Story » en cachette. Pour ses parents, ces programmes sont le symbole d'une dégénérescence programmée. Elle quitte le domicile familial et part pour la Capitale afin d'y poursuivre ses études de droit. Au grand dam de ses parents, elle décide d'entrer dans la Police. Elle y occupe la fonction très particulière de Procédurière, petite fourmi discrète sans qui aucune enquête ne pourrait être sécurisée voire même résolue.
C'est la disparition de Kimmi qui va relier ces deux femmes que tout oppose.
L'histoire de Mélanie Claux n'est finalement qu'une toile de fond pour analyser le désir de popularité, le besoin de l'amour d'illustres inconnus supplantant l'amour de ses proches, le succès qui aveugle. Delphine de Vigan explore le monde de ceux qui ont fait de leur vie et de leur famille une entreprise à part entière en les surexposant pour mieux les commercialiser, de ceux qui les utilisent pour vendre plus. Un sujet complexe qu'elle aborde de manière intelligente et très habile, maniant à la fois style documentaire, intrigue et dystopie. Cela fait froid dans le dos et bouscule, tout y est justement dosé. Elle lance subtilement les signaux pour alerter sur les conséquences à court et long termes d'un système qui s'auto-alimente en donnant l'illusion d'être maîtrisé et sécurisé.
D'abord un peu dubitative quant au sujet abordé et à la plume de Delphine de Vigan dont je me faisais une fausse idée, j'ai pris grand plaisir à lire ce roman. Un style simple mais très efficace. La réflexion menée et la pertinence des points de vue ne m'ont pas laissée indifférente.
Dans les années 2000, l'offre télévisuelle est bouleversée par l'apparition de la télé-réalité. Chez Mélanie Claux, c'est en famille que l'on suit chaque soir les aventures des « lofteurs », ces jeunes inconnus enfermés dans un grand appartement en carton-pâte truffé de caméras et de micros. le succès facile et rapide, le bonheur d'être adulé et de susciter l'intérêt, tel devient le nouvel objectif de l'adolescente qui ne vit plus que pour et par cela. A dix-sept ans, elle rejoint Paris, là où tout se passe.
Mais comme toujours, beaucoup d'appelés, peu d'élus et Mélanie se trouve bien vite confrontée à l'échec. Mariée et mère de deux enfants, Sammy et Kimmi, les années ont passé mais l'ambition reste la même. Qu'à cela ne tienne, si la télévision n'a pas voulu d'elle, Mélanie usera d'autres médias bien plus puissants pour attirer la lumière et la voilà reconvertie en YouTubeuse et Instagrammeuse acharnée.
Clara Roussel regarde « Loft Story » en cachette. Pour ses parents, ces programmes sont le symbole d'une dégénérescence programmée. Elle quitte le domicile familial et part pour la Capitale afin d'y poursuivre ses études de droit. Au grand dam de ses parents, elle décide d'entrer dans la Police. Elle y occupe la fonction très particulière de Procédurière, petite fourmi discrète sans qui aucune enquête ne pourrait être sécurisée voire même résolue.
C'est la disparition de Kimmi qui va relier ces deux femmes que tout oppose.
L'histoire de Mélanie Claux n'est finalement qu'une toile de fond pour analyser le désir de popularité, le besoin de l'amour d'illustres inconnus supplantant l'amour de ses proches, le succès qui aveugle. Delphine de Vigan explore le monde de ceux qui ont fait de leur vie et de leur famille une entreprise à part entière en les surexposant pour mieux les commercialiser, de ceux qui les utilisent pour vendre plus. Un sujet complexe qu'elle aborde de manière intelligente et très habile, maniant à la fois style documentaire, intrigue et dystopie. Cela fait froid dans le dos et bouscule, tout y est justement dosé. Elle lance subtilement les signaux pour alerter sur les conséquences à court et long termes d'un système qui s'auto-alimente en donnant l'illusion d'être maîtrisé et sécurisé.
D'abord un peu dubitative quant au sujet abordé et à la plume de Delphine de Vigan dont je me faisais une fausse idée, j'ai pris grand plaisir à lire ce roman. Un style simple mais très efficace. La réflexion menée et la pertinence des points de vue ne m'ont pas laissée indifférente.