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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 112
Une enquête de l'inspecteur Korolev
Les enfants de l'Etat
Les enfants de l'Etat
Avis posté le 2014-05-01
- Terrifiant
- XXe siècle
- URSS
Les turpitudes de la police sous Staline
Avis et commentaires :
Impression générale :
A l’issue de cette lecture, j’avoue avoir été séduit par le contexte dans lequel, William Ryan fait évoluer l’inspecteur Korolev ; à savoir une période charnière pour l’URSS ; Lénine mort en 1924, le Secrétaire Général du Parti Communiste de l’URSS ; Joseph Staline est en pleine puissance avec la multiplication des purges à tous les niveaux comme celle des déportations et cela grâce à la toute puissance de la NKVD (Commissariat du peuple aux Affaires Intérieures) véritable police politique. C’est peu dire que les temps étaient à la suspicion, la précarité des simples citoyens soumis à une misère quotidienne et que la milice dont est issu Korolev est au bas de l’échelle. Déjà planent les ombres de Gorski, Trotski et du terrible Beria et les luttes fratricides des dignitaires de ce régime. On sait que soumis à toutes ces pressions parfois antagonistes, avec en plus la disparition de son fils et de son ex femme, Korolev aura bien du mal à conserver une certaine sérénité.
On est bien dans un schéma et un contexte politique à part et radicalement original par rapport au monde du polar et du suspense. La vie quotidienne des soviétiques est parfaitement rendue ici que ce soit pour les problèmes d’approvisionnement, de logement, de vêtements, les victimes le plus souvent d’une pensée politique sanguinaire et dictatoriale (dénonciations, méfiances, suspicions…)
L’enquête dans laquelle est plongée Korolev est assez bien menée avec un certain sen du suspense et du rythme, 2 meurtres différents dans leur exécution et dont on ne découvre les mobiles et la variété des assassins qu’au fur et à mesure de notre lecture. Intérêt du lecteur constant.
En ce qui concerne l'histoire et les personnages en tant que tel :
Le personnage central du livre ; Korolev, n’a pas le profil du héros sans peur, aidé par une police scientifique quelconque, on est en 1937, les moyens sont rudimentaires et il faut une bonne dose de bon sens et d’observation pour étoffer son enquête. Il n’est pas soumis qu’à une seule hiérarchie, au contraire, la Milice si elle est crainte par le peuple n’est pas considérée sous le meilleur aspect par le seul pouvoir policier et politique la NKVD et c’est donc elle, à travers les colonels Korolev et Zaïtsev, qui tout deux luttent pour la place de l’autre, qui vont par des moyens peu avouables, manipuler, orienter et terroriser Korolev tout au long de son enquête. Il est aussi le père du jeune Youri (parfait petit pionnier communiste) et vit séparé de la mère de son fils en partageant son appartement, selon les critères de l’époque et du régime). Ces deux proches seront d’ailleurs autant de leviers (arrestation arbitraire, disparition) pour que Koralev dirige son enquête, assisté / surveillé par un adjoint issu de la NKVD selon les résultats attendus.
Les victimes, les professeurs Azarov et Shtange sont pour le premier le patron d’un institut pseudo –scientifique dans l’éducation et l’orientation politique de l’individu et pour le second en charge de vérifier les théories, financements et méthodes du premier. Leurs épouses respectives sont aussi centrales dans ce récit. Toute cette petite communauté de privilégiées (hébergés dans de luxueux appartements) vit à l’ombre du Kremlin et est plus que choyée (même provisoirement au gré des changements politiques) par le régime communiste. Azarov est le portrait type du « salaud » par son arrivisme, son sens de la dénonciation mais aussi ses méthodes radicales de traitement des adversaires du régime et d’éducation scientifique des futurs petits socialistes du régime. Shtange peut paraître plus sympathique puisqu’en totale opposition à Azarov même si ses motivations et leurs motivations communes restent à la botte de la NKVD et du régime autoritaire.
Si les motivations pour assassiner ces deux hommes ne manquent pas (argent, influences, femmes, vengeances, haines), le lecteur avec Koralev va surtout découvrir que ce sont les travaux et le traitement médical et scientifique appliqués, sans nul autre état d’âme que de servir le Parti, Staline et la NKVD qui sont les déclencheurs plus ou moins directs de cette succession de meurtres. Toutes les pistes sont possibles.
Enfin un autre élément et véritable communauté de ce livre ; celui de l’ancêtre de la maffia russe et les enfants orphelins ou issus des éléments jugés anti socialistes, véritable victimes d’Azraov. L’alliance de Koralev et de ces derniers permettra de nous livrer toutes les clés de cette enquête
En ce qui concerne le corps du livre :
Livre très bien présenté en 56 chapitres courts et aérés. Indispensables aussi les parties reprenant l’index des personnages (réel ou fictifs), les sources et cadres ayant servi à William Ryan de bâtir son intrigue ainsi que la part des choses réelles ou non reprise dans ce récit.
Une écriture claire, précise et un sens certain du suspense, une fois plongé dans cette lecture, je n’ai pas pu m’arrêter avant les dernières pages. Du factuel, du suspense, une base solide et documentés, un fond historique réel et relativement inédit (dans le genre je ne connais que Tom Rob Smith avec « Enfant 44 ») ce sont les éléments qui portent ce livre.
Paysages, véracité historique et personnages :
S’il n’y avait pas ce cadre historique et politique réel avec un certain équilibre entre personnages ou faits historiques (Staline, Molotov, Beria, Iejov), le contexte économique réel des années 37 en URSS, de véritables faits sociologiques (famines, une population démunie) et des détournements scientifiques (lavages de cerveau, traitements électriques, tortures), ce récit n’aurait pas de raison d’être aussi prenant pour le lecteur.
Avis et commentaires :
Impression générale :
A l’issue de cette lecture, j’avoue avoir été séduit par le contexte dans lequel, William Ryan fait évoluer l’inspecteur Korolev ; à savoir une période charnière pour l’URSS ; Lénine mort en 1924, le Secrétaire Général du Parti Communiste de l’URSS ; Joseph Staline est en pleine puissance avec la multiplication des purges à tous les niveaux comme celle des déportations et cela grâce à la toute puissance de la NKVD (Commissariat du peuple aux Affaires Intérieures) véritable police politique. C’est peu dire que les temps étaient à la suspicion, la précarité des simples citoyens soumis à une misère quotidienne et que la milice dont est issu Korolev est au bas de l’échelle. Déjà planent les ombres de Gorski, Trotski et du terrible Beria et les luttes fratricides des dignitaires de ce régime. On sait que soumis à toutes ces pressions parfois antagonistes, avec en plus la disparition de son fils et de son ex femme, Korolev aura bien du mal à conserver une certaine sérénité.
On est bien dans un schéma et un contexte politique à part et radicalement original par rapport au monde du polar et du suspense. La vie quotidienne des soviétiques est parfaitement rendue ici que ce soit pour les problèmes d’approvisionnement, de logement, de vêtements, les victimes le plus souvent d’une pensée politique sanguinaire et dictatoriale (dénonciations, méfiances, suspicions…)
L’enquête dans laquelle est plongée Korolev est assez bien menée avec un certain sen du suspense et du rythme, 2 meurtres différents dans leur exécution et dont on ne découvre les mobiles et la variété des assassins qu’au fur et à mesure de notre lecture. Intérêt du lecteur constant.
En ce qui concerne l'histoire et les personnages en tant que tel :
Le personnage central du livre ; Korolev, n’a pas le profil du héros sans peur, aidé par une police scientifique quelconque, on est en 1937, les moyens sont rudimentaires et il faut une bonne dose de bon sens et d’observation pour étoffer son enquête. Il n’est pas soumis qu’à une seule hiérarchie, au contraire, la Milice si elle est crainte par le peuple n’est pas considérée sous le meilleur aspect par le seul pouvoir policier et politique la NKVD et c’est donc elle, à travers les colonels Korolev et Zaïtsev, qui tout deux luttent pour la place de l’autre, qui vont par des moyens peu avouables, manipuler, orienter et terroriser Korolev tout au long de son enquête. Il est aussi le père du jeune Youri (parfait petit pionnier communiste) et vit séparé de la mère de son fils en partageant son appartement, selon les critères de l’époque et du régime). Ces deux proches seront d’ailleurs autant de leviers (arrestation arbitraire, disparition) pour que Koralev dirige son enquête, assisté / surveillé par un adjoint issu de la NKVD selon les résultats attendus.
Les victimes, les professeurs Azarov et Shtange sont pour le premier le patron d’un institut pseudo –scientifique dans l’éducation et l’orientation politique de l’individu et pour le second en charge de vérifier les théories, financements et méthodes du premier. Leurs épouses respectives sont aussi centrales dans ce récit. Toute cette petite communauté de privilégiées (hébergés dans de luxueux appartements) vit à l’ombre du Kremlin et est plus que choyée (même provisoirement au gré des changements politiques) par le régime communiste. Azarov est le portrait type du « salaud » par son arrivisme, son sens de la dénonciation mais aussi ses méthodes radicales de traitement des adversaires du régime et d’éducation scientifique des futurs petits socialistes du régime. Shtange peut paraître plus sympathique puisqu’en totale opposition à Azarov même si ses motivations et leurs motivations communes restent à la botte de la NKVD et du régime autoritaire.
Si les motivations pour assassiner ces deux hommes ne manquent pas (argent, influences, femmes, vengeances, haines), le lecteur avec Koralev va surtout découvrir que ce sont les travaux et le traitement médical et scientifique appliqués, sans nul autre état d’âme que de servir le Parti, Staline et la NKVD qui sont les déclencheurs plus ou moins directs de cette succession de meurtres. Toutes les pistes sont possibles.
Enfin un autre élément et véritable communauté de ce livre ; celui de l’ancêtre de la maffia russe et les enfants orphelins ou issus des éléments jugés anti socialistes, véritable victimes d’Azraov. L’alliance de Koralev et de ces derniers permettra de nous livrer toutes les clés de cette enquête
En ce qui concerne le corps du livre :
Livre très bien présenté en 56 chapitres courts et aérés. Indispensables aussi les parties reprenant l’index des personnages (réel ou fictifs), les sources et cadres ayant servi à William Ryan de bâtir son intrigue ainsi que la part des choses réelles ou non reprise dans ce récit.
Une écriture claire, précise et un sens certain du suspense, une fois plongé dans cette lecture, je n’ai pas pu m’arrêter avant les dernières pages. Du factuel, du suspense, une base solide et documentés, un fond historique réel et relativement inédit (dans le genre je ne connais que Tom Rob Smith avec « Enfant 44 ») ce sont les éléments qui portent ce livre.
Paysages, véracité historique et personnages :
S’il n’y avait pas ce cadre historique et politique réel avec un certain équilibre entre personnages ou faits historiques (Staline, Molotov, Beria, Iejov), le contexte économique réel des années 37 en URSS, de véritables faits sociologiques (famines, une population démunie) et des détournements scientifiques (lavages de cerveau, traitements électriques, tortures), ce récit n’aurait pas de raison d’être aussi prenant pour le lecteur.

Faillir être flingué
Avis posté le 2014-05-01
- Drôle
- USA
- Vibrant
Renouveau français du genre western
Je ne pensais pas que l'on pouvait innover dans ce genre tellement propre aux auteurs américains ou aux grands westerns à la Morricone, et bien c'est la bonne surprise de cette rentrée littéraire.
Un puzzle qui se met en place, personnages, décors et histoires avec talent et inspiration. Suivre en parallèle des personnages aussi divers (cow boys, indiens, gérante de saloon, barbier, voleurs de chevaux, éleveurs de moutons), chacun au coeur de son histoire, d'horizons différents mais dont les destins et les aventures se croisent dans la naissance et le développement de la petite ville du far west typique.
Un véritable tour de force sans massacre sordide, des tensions mais aussi et surtout des échanges entre chacun et une certaine intelligence dans la gestion des rapports de force pour un bien être commun et la réalisation des intérêts de ces héros.
Bon moment de lecture en résumé sur un style ou une époque qui, à priori n'était pas facile à illustrer.
Je ne pensais pas que l'on pouvait innover dans ce genre tellement propre aux auteurs américains ou aux grands westerns à la Morricone, et bien c'est la bonne surprise de cette rentrée littéraire.
Un puzzle qui se met en place, personnages, décors et histoires avec talent et inspiration. Suivre en parallèle des personnages aussi divers (cow boys, indiens, gérante de saloon, barbier, voleurs de chevaux, éleveurs de moutons), chacun au coeur de son histoire, d'horizons différents mais dont les destins et les aventures se croisent dans la naissance et le développement de la petite ville du far west typique.
Un véritable tour de force sans massacre sordide, des tensions mais aussi et surtout des échanges entre chacun et une certaine intelligence dans la gestion des rapports de force pour un bien être commun et la réalisation des intérêts de ces héros.
Bon moment de lecture en résumé sur un style ou une époque qui, à priori n'était pas facile à illustrer.

La demoiselle des tic-tac
Avis posté le 2014-05-01
- Triste
- Emouvant
- XXe siècle
- Intriguant
- Moselle
Témoignage d'enfance en Alsace Moselle sous la seconde guerre mondiale
Bonne surprise dans la sélection du mois d'avril des Editions du Livre de Poche puisque c'est un retour sur mes racines lorraines et alsaciennes qui constituent le fond de ce roman de Nathalie Hug.
Récit et chroniques d'une région, l'Alsace - Moselle, déchirée depuis 1870 entre d'abord la Prusse puis l'Allemagne et la France. La scission a toujours été forte et c'est l'exacte illustration des ces haines que nous vivons ici avec le regard de la jeune Rosy, qui coincée, sous les décombres d'un bombardement américain et dans l'attente de sa délivrance, va se replonger dans ses souvenirs plus ou moins heureux.
Une jeunesse partagée entre une mère exclusive foncièrement allemande, profondément anti cléricale et nazie, un père absent, une grand mère acariâtre, la terrible Oma Chouchou dont les préférences vont à son autre petite fille préférée, Anne - mie et heureusement un oncle Edy,bon mais hélas trop tôt disparu.
Terrible enfance où avant la guerre et à l'heure de la défaite, la population locale et ses camarades de classe lui feront payer le prix fort de ses racine allemandes et une parenthèse, hélas, trop courte, où sous le joug des occupants, elle va connaître une amitié profonde avec Andy, lui aussi, esseulé et se venger à sa manière de ses anciens persécuteurs.
Les aller retours avec son passé se multiplient comme autant de pièces d'un puzzle d'une famille, celle de la narratrice, où la violence est chose commune et les secrets bien lourds, entre un père musicien ayant fui avec sa maîtresse et dont la mère de Rosy, Mutti, ainsi trahie, nourrit à son égard une profonde rancœur et une certaine haine envers le monde entier, et l'obligation de quitter l'Allemagne, faute de moyens, pour une ville française frontalière et une grand mère virulente. Une plongée dans la violence d'un conflit latent et larvé entre l'Alsace - Moselle et l'Allemagne.
Un récit d'enfance sombre, partagée entre deux cultures et une région où les conflits se sont bousculés au XX ème siècle avec tant de victimes et de rancœurs. Une note sensible, un récit éclairant, un roman court de qualité.
Bonne surprise dans la sélection du mois d'avril des Editions du Livre de Poche puisque c'est un retour sur mes racines lorraines et alsaciennes qui constituent le fond de ce roman de Nathalie Hug.
Récit et chroniques d'une région, l'Alsace - Moselle, déchirée depuis 1870 entre d'abord la Prusse puis l'Allemagne et la France. La scission a toujours été forte et c'est l'exacte illustration des ces haines que nous vivons ici avec le regard de la jeune Rosy, qui coincée, sous les décombres d'un bombardement américain et dans l'attente de sa délivrance, va se replonger dans ses souvenirs plus ou moins heureux.
Une jeunesse partagée entre une mère exclusive foncièrement allemande, profondément anti cléricale et nazie, un père absent, une grand mère acariâtre, la terrible Oma Chouchou dont les préférences vont à son autre petite fille préférée, Anne - mie et heureusement un oncle Edy,bon mais hélas trop tôt disparu.
Terrible enfance où avant la guerre et à l'heure de la défaite, la population locale et ses camarades de classe lui feront payer le prix fort de ses racine allemandes et une parenthèse, hélas, trop courte, où sous le joug des occupants, elle va connaître une amitié profonde avec Andy, lui aussi, esseulé et se venger à sa manière de ses anciens persécuteurs.
Les aller retours avec son passé se multiplient comme autant de pièces d'un puzzle d'une famille, celle de la narratrice, où la violence est chose commune et les secrets bien lourds, entre un père musicien ayant fui avec sa maîtresse et dont la mère de Rosy, Mutti, ainsi trahie, nourrit à son égard une profonde rancœur et une certaine haine envers le monde entier, et l'obligation de quitter l'Allemagne, faute de moyens, pour une ville française frontalière et une grand mère virulente. Une plongée dans la violence d'un conflit latent et larvé entre l'Alsace - Moselle et l'Allemagne.
Un récit d'enfance sombre, partagée entre deux cultures et une région où les conflits se sont bousculés au XX ème siècle avec tant de victimes et de rancœurs. Une note sensible, un récit éclairant, un roman court de qualité.

Yellow birds
Avis posté le 2014-05-01
- Triste
- Irritant
- XXIe siècle
- U.S.A et Irak
Nouveau témoignage dur sur la présence de soldats américains en Irak
Rude, très rude lecture de ce roman / témoignage sur la condition du retour et du suivi des soldats américains en Irak, comme en son temps en Afghanistan.
Ainsi suit -t'on avec beaucoup de compassion le parcours de Bartle, soldat en Irak, engagé volontaire sous les ordres du Lieutenant Sterling, héros de guerre et officier, à l'état psychologique très perturbé, probablement par son propre vécu. Les motivations qui entrainèrent Bartie à s'engager sans en parler à sa mère et au grand désespoir de celle-ci, resteront obscures et cela même à la fin de la lecture. Par contre il y a une véritable souffrance au retour du conflit dans son esprit pour avoir pris l'engagement auprès de la mère d'une nouvelle, jeune et sensible recrue ; Murphy, lors de leur séjour en Irak et de ne pas l'avoir tenu.
Ce sont donc de constants allers et retours entre Irak, Allemagne puis aux USA, au moment des classes de Bartie et de Murphy et lors du retour définitif de Bartie, seul auxquels les lecteurs sont invités. Dans une écriture sensible, le récit de ses deux amis est rendu avec les états d'âmes de chacun, la préparation avant le départ pour l'Irak, les longs moments de stationnement sur les champs d'action puis les combats, parfois au corps à corps. Il y a surtout un mystère et un certain sens du suspense autour des circonstances de la mort de Murphy et de l'initiative de Bartie, d'adresser à la mère de Murphy une lettre dans laquelle il usurpait l'identité de son ami et frère de combat.
C'est bien sûr, un nouveau réquisitoire sur un conflit où les USA se sont engagés sans vrais succès et ayant ainsi entraîné de trop nombreux morts et de véritables zombis pour un certain nombre de soldats perdus au retour des combats, parmi ses forces vives. Jamais n'a t-on ainsi le diagnostic d'une telle tragédie humaine, d'un gâchis, de la fraternité d'armes avec parfois trop de longueur.
Le style est de qualité, les tourments de Bartie, les incompréhensions de sa mère devant son engagement, les failles du système militaire américain, la faillite de la nation américaines à comprendre et ré intégrer ses soldats, sont vraiment bien rendus comme vécus de l'intérieur
Rude, très rude lecture de ce roman / témoignage sur la condition du retour et du suivi des soldats américains en Irak, comme en son temps en Afghanistan.
Ainsi suit -t'on avec beaucoup de compassion le parcours de Bartle, soldat en Irak, engagé volontaire sous les ordres du Lieutenant Sterling, héros de guerre et officier, à l'état psychologique très perturbé, probablement par son propre vécu. Les motivations qui entrainèrent Bartie à s'engager sans en parler à sa mère et au grand désespoir de celle-ci, resteront obscures et cela même à la fin de la lecture. Par contre il y a une véritable souffrance au retour du conflit dans son esprit pour avoir pris l'engagement auprès de la mère d'une nouvelle, jeune et sensible recrue ; Murphy, lors de leur séjour en Irak et de ne pas l'avoir tenu.
Ce sont donc de constants allers et retours entre Irak, Allemagne puis aux USA, au moment des classes de Bartie et de Murphy et lors du retour définitif de Bartie, seul auxquels les lecteurs sont invités. Dans une écriture sensible, le récit de ses deux amis est rendu avec les états d'âmes de chacun, la préparation avant le départ pour l'Irak, les longs moments de stationnement sur les champs d'action puis les combats, parfois au corps à corps. Il y a surtout un mystère et un certain sens du suspense autour des circonstances de la mort de Murphy et de l'initiative de Bartie, d'adresser à la mère de Murphy une lettre dans laquelle il usurpait l'identité de son ami et frère de combat.
C'est bien sûr, un nouveau réquisitoire sur un conflit où les USA se sont engagés sans vrais succès et ayant ainsi entraîné de trop nombreux morts et de véritables zombis pour un certain nombre de soldats perdus au retour des combats, parmi ses forces vives. Jamais n'a t-on ainsi le diagnostic d'une telle tragédie humaine, d'un gâchis, de la fraternité d'armes avec parfois trop de longueur.
Le style est de qualité, les tourments de Bartie, les incompréhensions de sa mère devant son engagement, les failles du système militaire américain, la faillite de la nation américaines à comprendre et ré intégrer ses soldats, sont vraiment bien rendus comme vécus de l'intérieur

Swamplandia
Avis posté le 2014-05-01
- Drôle
- Attendrissant
- Floride
Etrange chronique familiale
Étrange lecture que celle - ci, une chronique familiale déclinée par la cadette de la famille de la tribu indienne des Bigtree; la jeune Ava, où les destins de chaque membre de la tribu et de cette famille pour tenter de retrouver ses marques, de sauver leur parc d'attraction , "Swamplania", autour des alligators en pleine perdition, récit d'apprentissage pour les plus jeunes de cette famille où après la mère, morte d'un cancer et véritable figure totémique, c'est le père qui s'en va en laissant chacun de ses enfants se débrouiller.
C'est sur une île dont ils sont propriétaires, non loin de la Floride, que la famille des Bigtree vivote autour de spectacles et de dressage plus ou moins dangereux et dont les alligators sont le centre d'intérêt. Si ce parc désuet vivote honorablement avec la mère de la narratrice comme principale actrice, il se vide dramatiquement puis quasi définitivement à la mort de celle-ci, emportée par un cancer, privant d'un seul coup de repères, ses enfants encore très jeunes et définitivement le parc de ses visiteurs. Cela d'autant plus que la place est reprise rapidement par un nouveau parc d'attractions, bien plus moderne et attractif ; "Le Monde de l'Obscur".
Le père désorienté quitte alors l'île pour trouver d'hypothétiques nouvelles sources de financement en laissant chacun des enfants se gérer seul. Un rêve les unit tous, relancer leur parc d'attraction et pour cela chacune et chacun vont tenter, selon leur nature, sciences occultes pour l'une, le départ pour le continent avec la volonté d'entrer à l'université et de se tourner vers l'aviation tout en se faisant exploiter dans le parc ennemi pour l'autre et pour Ava, notre narratrice et la cadette, une nouvelle orientation pour ses alligators, le souvenir et le culte de sa mère et l'apprentissage auprès d'un personnage bien atypique ; l'Oiseleur.
Tout cela s’emboîte plus ou moins bien dans un récit aux saveurs douce amères de l'adolescence et du passage à l'âge adulte dans une famille indienne atypique. Si le lecteur ne voit pas bien où on veut l'emmener, la note assez humoristique globale de ce récit sauve l'ensemble.
Tout cela donne une chronique picaresque, parfois burlesque, trop souvent désordonnée ou longue mais avec une véritable volonté de séduire son lectorat. Humour donc, roman d'apprentissage, chroniques indiennes et familiales, éternel conflit entre modernité et ancienneté, bonne critique du mode de fonctionnement des parcs d'attractions américains mais indubitablement un certain style et une originalité..
Étrange lecture que celle - ci, une chronique familiale déclinée par la cadette de la famille de la tribu indienne des Bigtree; la jeune Ava, où les destins de chaque membre de la tribu et de cette famille pour tenter de retrouver ses marques, de sauver leur parc d'attraction , "Swamplania", autour des alligators en pleine perdition, récit d'apprentissage pour les plus jeunes de cette famille où après la mère, morte d'un cancer et véritable figure totémique, c'est le père qui s'en va en laissant chacun de ses enfants se débrouiller.
C'est sur une île dont ils sont propriétaires, non loin de la Floride, que la famille des Bigtree vivote autour de spectacles et de dressage plus ou moins dangereux et dont les alligators sont le centre d'intérêt. Si ce parc désuet vivote honorablement avec la mère de la narratrice comme principale actrice, il se vide dramatiquement puis quasi définitivement à la mort de celle-ci, emportée par un cancer, privant d'un seul coup de repères, ses enfants encore très jeunes et définitivement le parc de ses visiteurs. Cela d'autant plus que la place est reprise rapidement par un nouveau parc d'attractions, bien plus moderne et attractif ; "Le Monde de l'Obscur".
Le père désorienté quitte alors l'île pour trouver d'hypothétiques nouvelles sources de financement en laissant chacun des enfants se gérer seul. Un rêve les unit tous, relancer leur parc d'attraction et pour cela chacune et chacun vont tenter, selon leur nature, sciences occultes pour l'une, le départ pour le continent avec la volonté d'entrer à l'université et de se tourner vers l'aviation tout en se faisant exploiter dans le parc ennemi pour l'autre et pour Ava, notre narratrice et la cadette, une nouvelle orientation pour ses alligators, le souvenir et le culte de sa mère et l'apprentissage auprès d'un personnage bien atypique ; l'Oiseleur.
Tout cela s’emboîte plus ou moins bien dans un récit aux saveurs douce amères de l'adolescence et du passage à l'âge adulte dans une famille indienne atypique. Si le lecteur ne voit pas bien où on veut l'emmener, la note assez humoristique globale de ce récit sauve l'ensemble.
Tout cela donne une chronique picaresque, parfois burlesque, trop souvent désordonnée ou longue mais avec une véritable volonté de séduire son lectorat. Humour donc, roman d'apprentissage, chroniques indiennes et familiales, éternel conflit entre modernité et ancienneté, bonne critique du mode de fonctionnement des parcs d'attractions américains mais indubitablement un certain style et une originalité..

Le Chuchoteur
Avis posté le 2014-01-06
- Terrifiant
- Surprenant
- mila vasquez
Livre dévoré
Voilà un moment qu'il ne m'avait pas été donné de veiller tard pour arriver à la dernière page de ce thriller d'un nouveau genre.
Maniant techniques de profilage, psychologie, suspense et faits réels, Donato Carrisi m'a mené d'un bout à l'autre de fausses pistes en rebondissements. Une anti - héros types dotée d'une totale insensibilité ou d'un extra - sensibilité ; Mila Vasquez, redoutable enquêtrice aux méthodes, à l'issue de l'arrestation du "Maître de Musique" serial killer et surtout au sens de la déduction redoutable ne va pourtant pas se faire que des amies et amis dans l'équipe qu'elle rejoint pour élucider cette sinistre histoire de meurtres en série alors qu'en parallèle un détenu anonyme suscite de nombreuses interrogations.
Difficile d'en dire trop ou plus sans dénaturer l'histoire et le suspense, les bouleversements, les trahisons, les fausses pistes et les rapprochements impossibles se multiplient et vous tiennent hors d'haleine.
Voilà un moment qu'il ne m'avait pas été donné de veiller tard pour arriver à la dernière page de ce thriller d'un nouveau genre.
Maniant techniques de profilage, psychologie, suspense et faits réels, Donato Carrisi m'a mené d'un bout à l'autre de fausses pistes en rebondissements. Une anti - héros types dotée d'une totale insensibilité ou d'un extra - sensibilité ; Mila Vasquez, redoutable enquêtrice aux méthodes, à l'issue de l'arrestation du "Maître de Musique" serial killer et surtout au sens de la déduction redoutable ne va pourtant pas se faire que des amies et amis dans l'équipe qu'elle rejoint pour élucider cette sinistre histoire de meurtres en série alors qu'en parallèle un détenu anonyme suscite de nombreuses interrogations.
Difficile d'en dire trop ou plus sans dénaturer l'histoire et le suspense, les bouleversements, les trahisons, les fausses pistes et les rapprochements impossibles se multiplient et vous tiennent hors d'haleine.