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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 38
Les presque soeurs
Avis posté le 2022-10-04
- Enfance
- famille
- mémoire
- shoa
- rafle
- Seuil
- Cloé Korman
La rafle des enfants
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.

Le soldat désaccordé
Avis posté le 2022-09-27
- Amour
- guerre
- Grand guerre
- Aux Forges de Vulcain
Le feu, la flamme
"Je n'étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d'ailleurs personne qui l'ai vécu ainsi."
Gilles marchand est de retour. Il ne prend pas le chemin le plus simple, Verdun, la Marne... On venait tout juste de digérer le dernier joyau du genre, gueules d'ombre, et voilà que lui aussi revient avec un roman de 14. Mais quelle souplesse, une belle pirouette à la Emile Bravo qui lui s'était retourné sur la der des der. Le décor était bien sur déjà planté, champs d'honneur et fleurs d'obus. Difficile de ne pas faire mouche dans ce théâtre d'horreur et sa traîne de gueules cassées et traumatisées. Son lot de nouveaux parias et presque disparus. On a déjà rencontré, lu et vu ce genre de détective, mort vivant et vétéran de la justice mais ça repart comme en 14. Y a plus de poilus mais des auteurs encore inspirés et à chaque fois que l'un d'eux écrit là dessus, on croit que c'est le dernier, le définitif mais ils ajoutent un livre aux monuments aux morts. Une pierre s'ajoute à l'édifice, exhume un truc, dingue, un truc énorme. Lui, en plus, d'une légende tirée d'un texte sacré, le premier à témoigner, il en fait un truc à sa manière, du beau dans tout ce merdier sans rien sacrifier à l'horreur du genre. On a pourtant bel et bien la guerre dans les yeux des poilus et on les fait parler, l'outre-tombe en donne encore pour son grade au début du XXIème siècle. On retourne dans la tranchée, on se rapproche du front, un vrai roman de 14 avec quelque chose d'autre, une sorte d'enchantement en plus, étrangement. Faites l'amour, pas la guerre.
"Je n'étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d'ailleurs personne qui l'ai vécu ainsi."
Gilles marchand est de retour. Il ne prend pas le chemin le plus simple, Verdun, la Marne... On venait tout juste de digérer le dernier joyau du genre, gueules d'ombre, et voilà que lui aussi revient avec un roman de 14. Mais quelle souplesse, une belle pirouette à la Emile Bravo qui lui s'était retourné sur la der des der. Le décor était bien sur déjà planté, champs d'honneur et fleurs d'obus. Difficile de ne pas faire mouche dans ce théâtre d'horreur et sa traîne de gueules cassées et traumatisées. Son lot de nouveaux parias et presque disparus. On a déjà rencontré, lu et vu ce genre de détective, mort vivant et vétéran de la justice mais ça repart comme en 14. Y a plus de poilus mais des auteurs encore inspirés et à chaque fois que l'un d'eux écrit là dessus, on croit que c'est le dernier, le définitif mais ils ajoutent un livre aux monuments aux morts. Une pierre s'ajoute à l'édifice, exhume un truc, dingue, un truc énorme. Lui, en plus, d'une légende tirée d'un texte sacré, le premier à témoigner, il en fait un truc à sa manière, du beau dans tout ce merdier sans rien sacrifier à l'horreur du genre. On a pourtant bel et bien la guerre dans les yeux des poilus et on les fait parler, l'outre-tombe en donne encore pour son grade au début du XXIème siècle. On retourne dans la tranchée, on se rapproche du front, un vrai roman de 14 avec quelque chose d'autre, une sorte d'enchantement en plus, étrangement. Faites l'amour, pas la guerre.

Le radeau des étoiles
Avis posté le 2022-09-27
- Nature
- aventure
- littérature américaine
- nature writing
- gallmeister
- Andrew J Graff
Et au milieu coule une rivière
Voilà du nature writing doux et fort à la fois. Une histoire de gosse et une histoire d'adulte. Après une raclée et la bêtise qui s'en suit, l'aventure commence en lisière de forêt. Une course contre la montre de trois tandems bien étonnants. On monte à cheval, on allume un feu, on retape un radeau, on contemple les étoiles et on pratique un peu le colt et la machette., A vélo, en canoé, en radeau, c'est une grosse connerie qu'il faut fuir et une gigantesque chute qu'il faut éviter. Un père détruit devient cyclopéen. Un père disparu devient cap. En amont, une grosse bêtise, les vieux démons, la poésie, la ville, les jeux d'enfants ; en aval, les chutes, la débandade, l'espoir, la miséricorde. Il y a tellement d'humanité dans cette aventure où Shériff, mère, serveuse, gamins courent dans les méandres d'une rivière scintillante et revigorante.
Voilà du nature writing doux et fort à la fois. Une histoire de gosse et une histoire d'adulte. Après une raclée et la bêtise qui s'en suit, l'aventure commence en lisière de forêt. Une course contre la montre de trois tandems bien étonnants. On monte à cheval, on allume un feu, on retape un radeau, on contemple les étoiles et on pratique un peu le colt et la machette., A vélo, en canoé, en radeau, c'est une grosse connerie qu'il faut fuir et une gigantesque chute qu'il faut éviter. Un père détruit devient cyclopéen. Un père disparu devient cap. En amont, une grosse bêtise, les vieux démons, la poésie, la ville, les jeux d'enfants ; en aval, les chutes, la débandade, l'espoir, la miséricorde. Il y a tellement d'humanité dans cette aventure où Shériff, mère, serveuse, gamins courent dans les méandres d'une rivière scintillante et revigorante.

Tibi la Blanche
Avis posté le 2022-09-27
- jeunesse
- Afrique
- iconoclaste
- Sénégal
- dakar
- Hadrien Bels
- Thiep
La fin de l'innocence
-"C'est quoi qui est beau ?"
Voilà sans doute le livre le plus dépaysant de cette rentrée bien que la France ne soit jamais très loin. Mais cette fois, on est de l'autre côté et rester au pays est une option sérieuse quand on a dix huit ans, le bac avec mention, une appartenance et un visa facile. Et avant de partir, il y a un deuil à faire, celui de Dakar. Une ville présente à chacune de ces pages et incrustée dans le caractère et l'histoire de Rigobert Coly dit Neurone, Issa Sow, Tibili Kanté. Une tronche, un styliste, une fille au caractère bien trempé, trois enfants du pays. Solinké, peul, à chaque maison ses démons et son histoire avec la France et l'importance. Il n'est pas encore tout à fait temps de tirer toutes les leçons adultes du Thiep mais voici venu le temps de dire au revoir aux amours d'enfance, aux amitiés de lycée, aux folies familiales et d'imiter d'un pas de danse la statue de la Renaissance Africaine. Un pur bonheur. Un aller simple pour Dakar.
-"C'est quoi qui est beau ?"
Voilà sans doute le livre le plus dépaysant de cette rentrée bien que la France ne soit jamais très loin. Mais cette fois, on est de l'autre côté et rester au pays est une option sérieuse quand on a dix huit ans, le bac avec mention, une appartenance et un visa facile. Et avant de partir, il y a un deuil à faire, celui de Dakar. Une ville présente à chacune de ces pages et incrustée dans le caractère et l'histoire de Rigobert Coly dit Neurone, Issa Sow, Tibili Kanté. Une tronche, un styliste, une fille au caractère bien trempé, trois enfants du pays. Solinké, peul, à chaque maison ses démons et son histoire avec la France et l'importance. Il n'est pas encore tout à fait temps de tirer toutes les leçons adultes du Thiep mais voici venu le temps de dire au revoir aux amours d'enfance, aux amitiés de lycée, aux folies familiales et d'imiter d'un pas de danse la statue de la Renaissance Africaine. Un pur bonheur. Un aller simple pour Dakar.

Le principe de réalité ouzbek
Avis posté le 2022-09-20
- Amour
- litterature
- philosophie
- lettre
- Brest
- ouzbekistan
- Tiphaine Le Gall
- Manufacture de livres
Si vous lisez cette lettre
Une chose d’abord. Peut-on juste une minute, une fois, se demander en ce début d’année si l’on n’en fait pas un peu trop pour certains et pas assez pour d’autres ? C’est vraiment curieux et même excessif cette année. D’une liste de prix à l’autre, presque les mêmes, on a l’impression de ce moment qui normalement n’arrive heureusement que tous les cinq ans où on l’on finit par croire qu’on n’a même plus besoin d’aller voter. Doit-on pourtant s’abstenir de lire et d’élargir un peu le programme, se donner à corps perdu dans cette débauche de titres qui nous est offert et donner d’autres suffrages ? On ne va pas non plus parler de mérite ou s’enfoncer dans l’idéalisme mais quand même. Pas mal de lettres, d’échanges et de correspondances dans cette rentrée littéraire 2022, étonnamment. Et, il y a une lettre de 206 pages que je remets à votre attention. L’expression d’un refus à un autre et sa motivation. On ne peut se voir en effet refuser une planche de salut pour de mauvaises raisons. Sans vouloir ancrer non plus cette œuvre dans une quelconque tradition, je dirais que mélanger les émotions, les faits, les réflexions et en élaborer presque une lettre manifeste, cela vaut quelques égards et laisse un petit goût d’absolu. Il y a plus d’un amour ou l’un de ses échecs qui y trouveraient quelques pistes ou quelques points de fuite car on n’a parfois plus rien dans son chapeau. Un truc à quoi se raccrocher. Entremêlé littérature et philosophie avec au cœur un lieu qu’on relie au passage d’un auteur : Nicolas Bouvier, c’est aussi un peu chercher à attirer votre regard. Ramener un peu d’Orient dans nos vies minuscules. Créer presque une surimpression comme parfois la réalité nous en réserve. Et puis relever quelques paradoxes de l’existence tout en louant la nécessité reconnue de la littérature, c’est faire le plus bel usage du monde qui soit. Avant cette lettre, il y a une citation qui j’en suis sur réveillera votre curiosité encore : « Quand il remplit ses feuilles de vœux, le fonctionnaire n’indique pas ses bonnes fortunes : cela n’intéresse pas l’Administration ; il mentionne les postes qu’il désire, énumère les décorations et récompenses qu’il a reçues, mais on ne lui demande pas le nom des femmes qu’il a aimée. Et pourtant c’est la chose du monde la plus importante et la plus grave ! »
Une chose d’abord. Peut-on juste une minute, une fois, se demander en ce début d’année si l’on n’en fait pas un peu trop pour certains et pas assez pour d’autres ? C’est vraiment curieux et même excessif cette année. D’une liste de prix à l’autre, presque les mêmes, on a l’impression de ce moment qui normalement n’arrive heureusement que tous les cinq ans où on l’on finit par croire qu’on n’a même plus besoin d’aller voter. Doit-on pourtant s’abstenir de lire et d’élargir un peu le programme, se donner à corps perdu dans cette débauche de titres qui nous est offert et donner d’autres suffrages ? On ne va pas non plus parler de mérite ou s’enfoncer dans l’idéalisme mais quand même. Pas mal de lettres, d’échanges et de correspondances dans cette rentrée littéraire 2022, étonnamment. Et, il y a une lettre de 206 pages que je remets à votre attention. L’expression d’un refus à un autre et sa motivation. On ne peut se voir en effet refuser une planche de salut pour de mauvaises raisons. Sans vouloir ancrer non plus cette œuvre dans une quelconque tradition, je dirais que mélanger les émotions, les faits, les réflexions et en élaborer presque une lettre manifeste, cela vaut quelques égards et laisse un petit goût d’absolu. Il y a plus d’un amour ou l’un de ses échecs qui y trouveraient quelques pistes ou quelques points de fuite car on n’a parfois plus rien dans son chapeau. Un truc à quoi se raccrocher. Entremêlé littérature et philosophie avec au cœur un lieu qu’on relie au passage d’un auteur : Nicolas Bouvier, c’est aussi un peu chercher à attirer votre regard. Ramener un peu d’Orient dans nos vies minuscules. Créer presque une surimpression comme parfois la réalité nous en réserve. Et puis relever quelques paradoxes de l’existence tout en louant la nécessité reconnue de la littérature, c’est faire le plus bel usage du monde qui soit. Avant cette lettre, il y a une citation qui j’en suis sur réveillera votre curiosité encore : « Quand il remplit ses feuilles de vœux, le fonctionnaire n’indique pas ses bonnes fortunes : cela n’intéresse pas l’Administration ; il mentionne les postes qu’il désire, énumère les décorations et récompenses qu’il a reçues, mais on ne lui demande pas le nom des femmes qu’il a aimée. Et pourtant c’est la chose du monde la plus importante et la plus grave ! »

Le Président se tait
Avis posté le 2022-09-19
- roman historique
- humour
- rumeur
- silence
- réformes
- diamants
- 1979
- Pauline Dreyfus
- Grasset
- bocassa
- Valery Giscard d Estaing
79, année politique.
Quand un président se tait, tout le monde en parle. Il n’y a pas que le Canard pour faire monter le bruit de basse cours. Ce n'est pas le collier de la Reine mais c'est tout comme. Pour certains, son silence l’innocente, pour d’autres, elle l’accuse. Et puis derrière sa jeunesse, son allure de réformateur, ne serait-il pas comme les autres, corruptible, pourri avec des goûts d’autrefois ? Le silence pour un auteur, c’est de l’or car à l’ère du soupçon quand toutes les langues se délient, on a peut-être la chance de faire parler une époque, de mettre en forme ce qui paraît si difficile à capturer : l’aire du temps. Vous n’avez alors plus qu’à constituer une belle brochette de personnages représentative du moment et, avancer avec humour, en enfilade, de l’un à l’autre pour faire dire à chacun cette année-là, 79. Choisissez en plus quelqu’un qui par son âge ou par sa fonction pourrait être lié aux nombreuses réformes qui furent celle de l’époque et vous créer des sortes d’échos à la nôtre qui décuple l’intérêt de cette machine à remonter le temps. Les nightclubbers découvrent l’heure d’été sur un air de Grace Jones quand les féministes entérinent la loi Veil, un avocat et écrivain raté perd son emploi avec la réforme du divorce à l’amiable quand un homme au cœur du pouvoir mesure l’usage qui est fait du protocole. Comme dans un Sautet, on mesure le niveau des cendriers quand on décide la une au nouvel Obs et les personnalités remarquables aux talents les plus variés font leurs apparitions dans les magazines. Un livre amusant et instructif qui sait prendre l’air du temps et nous interloquer au présent.
Quand un président se tait, tout le monde en parle. Il n’y a pas que le Canard pour faire monter le bruit de basse cours. Ce n'est pas le collier de la Reine mais c'est tout comme. Pour certains, son silence l’innocente, pour d’autres, elle l’accuse. Et puis derrière sa jeunesse, son allure de réformateur, ne serait-il pas comme les autres, corruptible, pourri avec des goûts d’autrefois ? Le silence pour un auteur, c’est de l’or car à l’ère du soupçon quand toutes les langues se délient, on a peut-être la chance de faire parler une époque, de mettre en forme ce qui paraît si difficile à capturer : l’aire du temps. Vous n’avez alors plus qu’à constituer une belle brochette de personnages représentative du moment et, avancer avec humour, en enfilade, de l’un à l’autre pour faire dire à chacun cette année-là, 79. Choisissez en plus quelqu’un qui par son âge ou par sa fonction pourrait être lié aux nombreuses réformes qui furent celle de l’époque et vous créer des sortes d’échos à la nôtre qui décuple l’intérêt de cette machine à remonter le temps. Les nightclubbers découvrent l’heure d’été sur un air de Grace Jones quand les féministes entérinent la loi Veil, un avocat et écrivain raté perd son emploi avec la réforme du divorce à l’amiable quand un homme au cœur du pouvoir mesure l’usage qui est fait du protocole. Comme dans un Sautet, on mesure le niveau des cendriers quand on décide la une au nouvel Obs et les personnalités remarquables aux talents les plus variés font leurs apparitions dans les magazines. Un livre amusant et instructif qui sait prendre l’air du temps et nous interloquer au présent.

Robert De Niro, le Mossad et moi
Avis posté le 2022-09-19
- Cinéma
- espion
- Syrie
- scenario
- mossad
- Elie Cohen
- Paule Darmon
- Robert de Niro
Ciné-roman
« Comment et pourquoi devient-on espion ? »
Dans le monde qui vient, pas question de laisser aussi le roman d’espionnage aux hommes. On y gagne assurément. On passe comme dans un bon roman du genre de Paris à Casablanca, de New York à Haïfa, de l’Amérique du sud à la Syrie mais en plus, on gagne en drôlerie, en souplesse, en charme avec beaucoup moins de moyens et de frime. On le vit même comme un ciné-roman, des plans dynamiques, flash-backs et ruptures de rythmes bien mesurées. Comme pour ses homologues masculins, Paule Darmon n’oublie pas de donner à son héroïne un charme irrésistible qui l’amène dans son enquête à de multiples conquêtes. L’espion-sujet de notre globetrotteuse, scénariste amateur, journaliste inconnue, est peut-être l’un des plus grands, un homme made in Mossad, période âge d’or, discret mais téméraire, Elie Cohen. Pays visé, la Syrie, un petit retour en arrière dans l’histoire de ce pays pour pénétrer le donjon, le lieu où le pouvoir s’est forgé et a pendu notre espion. Et pour couronné le tout, on imagine Robert de Niro dans le rôle principale et aux génériques une culture familiale aux multiples racines et affluents.
« Comment et pourquoi devient-on espion ? »
Dans le monde qui vient, pas question de laisser aussi le roman d’espionnage aux hommes. On y gagne assurément. On passe comme dans un bon roman du genre de Paris à Casablanca, de New York à Haïfa, de l’Amérique du sud à la Syrie mais en plus, on gagne en drôlerie, en souplesse, en charme avec beaucoup moins de moyens et de frime. On le vit même comme un ciné-roman, des plans dynamiques, flash-backs et ruptures de rythmes bien mesurées. Comme pour ses homologues masculins, Paule Darmon n’oublie pas de donner à son héroïne un charme irrésistible qui l’amène dans son enquête à de multiples conquêtes. L’espion-sujet de notre globetrotteuse, scénariste amateur, journaliste inconnue, est peut-être l’un des plus grands, un homme made in Mossad, période âge d’or, discret mais téméraire, Elie Cohen. Pays visé, la Syrie, un petit retour en arrière dans l’histoire de ce pays pour pénétrer le donjon, le lieu où le pouvoir s’est forgé et a pendu notre espion. Et pour couronné le tout, on imagine Robert de Niro dans le rôle principale et aux génériques une culture familiale aux multiples racines et affluents.

L'homme peuplé
Avis posté le 2022-09-12
- neige
- ecriture
- combes
- fantômes
- Albin Michel
- Franck Bouysse
- brouillard
- guérisseur
Ombres et brumes
C’est le roman le plus refroidissant de cette rentrée. Peut-être attendre l’hiver ? Retour à la terre, neige et brouillard. Franck Bouysse cisèle dans la pierre la plus dure et fait parler deux solitudes installées au hameau du Bélier que juste un chien, un loup selon le temps relie. Aucun relief, un linceul blanc, ciel et terre couchés dans la brume. Deux maisons, deux hommes que rien ne rapprochent à première vue. Un paysan-guérisseur, un écrivain. Le premier tient sa place et l’héritage maternelle, le second a fui le succès et interroge cet art sacré, la littérature qui l’a abandonné. Il y a des accents sincères et profonds dans cette combe aux miroirs, quelques femmes, quelques sirènes, quelques fantômes, des noms et des citations d’auteurs. Promesse et malédiction dans le même lieu.
C’est le roman le plus refroidissant de cette rentrée. Peut-être attendre l’hiver ? Retour à la terre, neige et brouillard. Franck Bouysse cisèle dans la pierre la plus dure et fait parler deux solitudes installées au hameau du Bélier que juste un chien, un loup selon le temps relie. Aucun relief, un linceul blanc, ciel et terre couchés dans la brume. Deux maisons, deux hommes que rien ne rapprochent à première vue. Un paysan-guérisseur, un écrivain. Le premier tient sa place et l’héritage maternelle, le second a fui le succès et interroge cet art sacré, la littérature qui l’a abandonné. Il y a des accents sincères et profonds dans cette combe aux miroirs, quelques femmes, quelques sirènes, quelques fantômes, des noms et des citations d’auteurs. Promesse et malédiction dans le même lieu.