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Les presque soeurs
Avis posté le 2022-10-04
- Enfance
- famille
- mémoire
- shoa
- rafle
- Seuil
- Cloé Korman
La rafle des enfants
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.

Le soldat désaccordé
Avis posté le 2022-09-27
- Amour
- guerre
- Grand guerre
- Aux Forges de Vulcain
Le feu, la flamme
"Je n'étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d'ailleurs personne qui l'ai vécu ainsi."
Gilles marchand est de retour. Il ne prend pas le chemin le plus simple, Verdun, la Marne... On venait tout juste de digérer le dernier joyau du genre, gueules d'ombre, et voilà que lui aussi revient avec un roman de 14. Mais quelle souplesse, une belle pirouette à la Emile Bravo qui lui s'était retourné sur la der des der. Le décor était bien sur déjà planté, champs d'honneur et fleurs d'obus. Difficile de ne pas faire mouche dans ce théâtre d'horreur et sa traîne de gueules cassées et traumatisées. Son lot de nouveaux parias et presque disparus. On a déjà rencontré, lu et vu ce genre de détective, mort vivant et vétéran de la justice mais ça repart comme en 14. Y a plus de poilus mais des auteurs encore inspirés et à chaque fois que l'un d'eux écrit là dessus, on croit que c'est le dernier, le définitif mais ils ajoutent un livre aux monuments aux morts. Une pierre s'ajoute à l'édifice, exhume un truc, dingue, un truc énorme. Lui, en plus, d'une légende tirée d'un texte sacré, le premier à témoigner, il en fait un truc à sa manière, du beau dans tout ce merdier sans rien sacrifier à l'horreur du genre. On a pourtant bel et bien la guerre dans les yeux des poilus et on les fait parler, l'outre-tombe en donne encore pour son grade au début du XXIème siècle. On retourne dans la tranchée, on se rapproche du front, un vrai roman de 14 avec quelque chose d'autre, une sorte d'enchantement en plus, étrangement. Faites l'amour, pas la guerre.
"Je n'étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d'ailleurs personne qui l'ai vécu ainsi."
Gilles marchand est de retour. Il ne prend pas le chemin le plus simple, Verdun, la Marne... On venait tout juste de digérer le dernier joyau du genre, gueules d'ombre, et voilà que lui aussi revient avec un roman de 14. Mais quelle souplesse, une belle pirouette à la Emile Bravo qui lui s'était retourné sur la der des der. Le décor était bien sur déjà planté, champs d'honneur et fleurs d'obus. Difficile de ne pas faire mouche dans ce théâtre d'horreur et sa traîne de gueules cassées et traumatisées. Son lot de nouveaux parias et presque disparus. On a déjà rencontré, lu et vu ce genre de détective, mort vivant et vétéran de la justice mais ça repart comme en 14. Y a plus de poilus mais des auteurs encore inspirés et à chaque fois que l'un d'eux écrit là dessus, on croit que c'est le dernier, le définitif mais ils ajoutent un livre aux monuments aux morts. Une pierre s'ajoute à l'édifice, exhume un truc, dingue, un truc énorme. Lui, en plus, d'une légende tirée d'un texte sacré, le premier à témoigner, il en fait un truc à sa manière, du beau dans tout ce merdier sans rien sacrifier à l'horreur du genre. On a pourtant bel et bien la guerre dans les yeux des poilus et on les fait parler, l'outre-tombe en donne encore pour son grade au début du XXIème siècle. On retourne dans la tranchée, on se rapproche du front, un vrai roman de 14 avec quelque chose d'autre, une sorte d'enchantement en plus, étrangement. Faites l'amour, pas la guerre.

Le radeau des étoiles
Avis posté le 2022-09-27
- Nature
- aventure
- littérature américaine
- nature writing
- gallmeister
- Andrew J Graff
Et au milieu coule une rivière
Voilà du nature writing doux et fort à la fois. Une histoire de gosse et une histoire d'adulte. Après une raclée et la bêtise qui s'en suit, l'aventure commence en lisière de forêt. Une course contre la montre de trois tandems bien étonnants. On monte à cheval, on allume un feu, on retape un radeau, on contemple les étoiles et on pratique un peu le colt et la machette., A vélo, en canoé, en radeau, c'est une grosse connerie qu'il faut fuir et une gigantesque chute qu'il faut éviter. Un père détruit devient cyclopéen. Un père disparu devient cap. En amont, une grosse bêtise, les vieux démons, la poésie, la ville, les jeux d'enfants ; en aval, les chutes, la débandade, l'espoir, la miséricorde. Il y a tellement d'humanité dans cette aventure où Shériff, mère, serveuse, gamins courent dans les méandres d'une rivière scintillante et revigorante.
Voilà du nature writing doux et fort à la fois. Une histoire de gosse et une histoire d'adulte. Après une raclée et la bêtise qui s'en suit, l'aventure commence en lisière de forêt. Une course contre la montre de trois tandems bien étonnants. On monte à cheval, on allume un feu, on retape un radeau, on contemple les étoiles et on pratique un peu le colt et la machette., A vélo, en canoé, en radeau, c'est une grosse connerie qu'il faut fuir et une gigantesque chute qu'il faut éviter. Un père détruit devient cyclopéen. Un père disparu devient cap. En amont, une grosse bêtise, les vieux démons, la poésie, la ville, les jeux d'enfants ; en aval, les chutes, la débandade, l'espoir, la miséricorde. Il y a tellement d'humanité dans cette aventure où Shériff, mère, serveuse, gamins courent dans les méandres d'une rivière scintillante et revigorante.