L'énumération a souvent mauvaise presse - elle est, dit-on, fastidieuse - et pourtant certains écrivains, et non des moindres, la vénèrent. Ils l'introduisent jusque dans le roman, surtout depuis que le roman, au lieu de raconter tout bonnement, se mêle de penser, de méditer, d'être moderne. La modernité s'est donné bien des allures, mais l'une, qui n'est sans doute pas la plus spectaculaire ni la plus célébrée, consiste à multiplier le projet narratif, quand ce n'est à chanter les litanies du réel. Ou du savoir. Ou du délire. Du Bouvard et Pécuchet de Flaubert jusqu'aux Choses de Georges Perec, en passant par A rebours de Huysmans, Locus solus de Raymond Roussel et les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, on s'est interrogé sur le sens d'une pratique sans doute vieille comme le monde (on la trouve en bonne place dans la Bible) et toujours aussi vivante, en nos jours de cumul des innombrables fantasmagories du savoir - de l'existence?
L'énumération a souvent mauvaise presse - elle est, dit-on, fastidieuse - et pourtant certains écrivains, et non des moindres, la vénèrent. Ils l'introduisent jusque dans le roman, surtout depuis que le roman, au lieu de raconter tout bonnement, se mêle de penser, de méditer, d'être moderne. La modernité s'est donné bien des allures, mais l'une, qui n'est sans doute pas la plus spectaculaire ni la plus célébrée, consiste à multiplier le projet narratif, quand ce n'est à chanter les litanies du réel. Ou du savoir. Ou du délire. Du Bouvard et Pécuchet de Flaubert jusqu'aux Choses de Georges Perec, en passant par A rebours de Huysmans, Locus solus de Raymond Roussel et les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, on s'est interrogé sur le sens d'une pratique sans doute vieille comme le monde (on la trouve en bonne place dans la Bible) et toujours aussi vivante, en nos jours de cumul des innombrables fantasmagories du savoir - de l'existence?