Oubliez !. Les ruines, l'Europe, le musée

Par : Jean-Louis Déotte

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  • Nombre de pages326
  • PrésentationBroché
  • Poids0.41 kg
  • Dimensions1,4 cm × 2,2 cm × 0,2 cm
  • ISBN2-7384-2790-1
  • EAN9782738427908
  • Date de parution01/12/1994
  • CollectionLa philosophie en commun
  • ÉditeurL'Harmattan

Résumé

Devant l'étonnante prolifération des lieux de mémoire et des musées, faut-il penser que nos contemporains se sentent menacés d'amnésie collective, et ce même pour des événements récents et barbares ? Ou ne serait-ce pas plutôt que c'est la très originaire faculté d'oubli qui est atteinte, celle grâce à laquelle on entretient de bons rapports avec son passé ? Les Etats-nations modernes, avec l'institution du Musée, ont su instituer cette capacité d'oubli, leur permettant de rompre avec l'Ancien Régime et avec les lois traditionnelles, et cela en esthétisant.
Car l'esthétique est au coeur de la politique moderne (Lacoue-Labarthe) : soit comme politique de l'esthétique (Paris, Moscou), soit comme esthétisation du politique (Berlin). La capacité d'opiner suppose toujours une faculté de juger de l'événement, individuelle et autonome, mais aussi l'expérience collective que l'on peut faire de ce même événement. Or cette capacité de sentir en commun a été bouleversée du fait d'une série d'événements qui poussent la modernité au-delà de ses limites, vers la post-modernité : l"'expérience" du front lors du premier conflit mondial (Patocka), l"esthétique" urbaine du choc (W.
Benjamin), la mobilisation totale des énergies (E. Jünger), le nazisme (Lévinas, Jaspers), puis la Shoah (Primo Levi, Habermas, P. Locaux). Les musées d'événements contemporains, comme la fiction littéraire ou cinématographique, sont puissamment mobilisés pour inscrire ce qui a bien eu lieu sans pourtant être légué à la mémoire. Mais en vain. C'est alors la communauté moderne qui n'a plus d'assise puisqu'elle ne peut plus oeuvrer.
L'héritage est alors celui d'un immémorial avec lequel la modernité avait cru rompre (Renan), celui de la raison ethnographique. La tâche est toujours d'instituer l'oubli, mais grâce à quelle catharsis ? Celle opérée par la peinture contemporaine ?
Devant l'étonnante prolifération des lieux de mémoire et des musées, faut-il penser que nos contemporains se sentent menacés d'amnésie collective, et ce même pour des événements récents et barbares ? Ou ne serait-ce pas plutôt que c'est la très originaire faculté d'oubli qui est atteinte, celle grâce à laquelle on entretient de bons rapports avec son passé ? Les Etats-nations modernes, avec l'institution du Musée, ont su instituer cette capacité d'oubli, leur permettant de rompre avec l'Ancien Régime et avec les lois traditionnelles, et cela en esthétisant.
Car l'esthétique est au coeur de la politique moderne (Lacoue-Labarthe) : soit comme politique de l'esthétique (Paris, Moscou), soit comme esthétisation du politique (Berlin). La capacité d'opiner suppose toujours une faculté de juger de l'événement, individuelle et autonome, mais aussi l'expérience collective que l'on peut faire de ce même événement. Or cette capacité de sentir en commun a été bouleversée du fait d'une série d'événements qui poussent la modernité au-delà de ses limites, vers la post-modernité : l"'expérience" du front lors du premier conflit mondial (Patocka), l"esthétique" urbaine du choc (W.
Benjamin), la mobilisation totale des énergies (E. Jünger), le nazisme (Lévinas, Jaspers), puis la Shoah (Primo Levi, Habermas, P. Locaux). Les musées d'événements contemporains, comme la fiction littéraire ou cinématographique, sont puissamment mobilisés pour inscrire ce qui a bien eu lieu sans pourtant être légué à la mémoire. Mais en vain. C'est alors la communauté moderne qui n'a plus d'assise puisqu'elle ne peut plus oeuvrer.
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