Les Transformations de l'homme. (1956)

Par : Lewis Mumford

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  • Nombre de pages245
  • PrésentationBroché
  • Poids0.355 kg
  • Dimensions14,0 cm × 22,0 cm × 2,0 cm
  • ISBN978-2-910386-27-6
  • EAN9782910386276
  • Date de parution07/01/2008
  • ÉditeurEncyclopédie des Nuisances
  • TraducteurBernard Pecheur

Résumé

L'homme moderne s'est déjà dépersonnalisé si profondément qu'il n'est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L'homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L'homme post-historique, disposant des immenses ressources de la science, a si peu confiance en lui qu'il est prêt à accepter son propre remplacement, sa propre extinction, plutôt que d'avoir à arrêter les machines ou même simplement à les faire tourner à moindre régime.
En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine : il préfèrera commettre un suicide universel en accélérant le cours de l'investigation scientifique plutôt que de sauver l'espèce humaine en le ralentissant, ne serai-ce que temporairement. Jamais auparavant l'homme n'a été aussi affranchi des contraintes imposées par la nature, mais jamais non plus il n'a été davantage victime de sa propre incapacité à développer dans leur plénitude ses traits spécifiquement humains ; dans une certaine mesure, comme je l'ai déjà suggéré, il a perdu le secret de son humanisation.
Le stade extrême du rationalisme posthistorique, nous pouvons le prédire avec certitude, poussera plus loin un paradoxe déjà visible : non seulement la vie elle-même échappe d'autant plus à la maîtrise de l'homme que les moyens de vivre deviennent automatiques, mais encore le produit ultime - l'homme lui-même - deviendra d'autant plus irrationnel que les méthodes de production se rationaliseront. En bref, le pouvoir et l'ordre, poussés à leur comble, se renversent en leur contraire : désorganisation, violence, aberration mentale, chaos subjectif.
L'homme moderne s'est déjà dépersonnalisé si profondément qu'il n'est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L'homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L'homme post-historique, disposant des immenses ressources de la science, a si peu confiance en lui qu'il est prêt à accepter son propre remplacement, sa propre extinction, plutôt que d'avoir à arrêter les machines ou même simplement à les faire tourner à moindre régime.
En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine : il préfèrera commettre un suicide universel en accélérant le cours de l'investigation scientifique plutôt que de sauver l'espèce humaine en le ralentissant, ne serai-ce que temporairement. Jamais auparavant l'homme n'a été aussi affranchi des contraintes imposées par la nature, mais jamais non plus il n'a été davantage victime de sa propre incapacité à développer dans leur plénitude ses traits spécifiquement humains ; dans une certaine mesure, comme je l'ai déjà suggéré, il a perdu le secret de son humanisation.
Le stade extrême du rationalisme posthistorique, nous pouvons le prédire avec certitude, poussera plus loin un paradoxe déjà visible : non seulement la vie elle-même échappe d'autant plus à la maîtrise de l'homme que les moyens de vivre deviennent automatiques, mais encore le produit ultime - l'homme lui-même - deviendra d'autant plus irrationnel que les méthodes de production se rationaliseront. En bref, le pouvoir et l'ordre, poussés à leur comble, se renversent en leur contraire : désorganisation, violence, aberration mentale, chaos subjectif.
In nome della ragione
Lewis Mumford, Marisa Bulgheroni, Luciana Bulgheroni
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Fario N° 5, Automne-hiver 2007
Lewis Mumford, Olga Sedakova, Jean-Marc Mandosio, Salah Stétié
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