Les premiers temps modernes. Décadence et modernité

Par : Marc Lebiez

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  • Nombre de pages338
  • PrésentationBroché
  • Poids0.45 kg
  • Dimensions14,5 cm × 21,0 cm × 2,4 cm
  • ISBN978-2-84174-464-0
  • EAN9782841744640
  • Date de parution25/09/2008
  • CollectionPhilosophie en cours
  • ÉditeurKimé

Résumé

La fin de l'Antiquité est plus que l'archétype de la décadence: une relation de synonymie s'est instaurée. Employé absolument, le mot décadence désigne cette époque, les autres lui étant assimilées par métaphore. Il serait donc vain de se demander s'il est justifié de qualifier ainsi ce que les historiens actuels préfèrent nommer "Antiquité tardive". S'y hasarderait-on, d'ailleurs, que les ouvrages de Montesquieu et de Gibbon seraient opposés au présomptueux. Ces classiques témoignent aussi de ce que la méditation sur le déclin et la chute de l'Empire romain est un des thèmes constitutifs de la conscience occidentale. On n'en peut donc contester le bien-fondé. Mais cette raison même justifie qu'on y regarde de plus près, pour évaluer la réalité de cette décadence sur le rejet de laquelle une large part de nos évidences se sont solidifiées, et aussi pour comprendre ce que l'on voulait rejeter en s'opposant à cela. Il est troublant que l'époque que nous appelons "la décadence" soit aussi celle qui inventa la notion et la revendication de modernité. Non par cette absence de lucidité qu'on attribue aux Byzantins à la veille de l'assaut turc, mais de la manière la plus consciente qui soit, dans les écrits des penseurs les moins indifférents à leur temps. C'est parfois cela même qui paraissait à certains des traits de décadence qui a été applaudi comme heureuse nouveauté. Les désaccords portaient moins sur la valeur de ceci ou de cela, que sur l'apparition d'une valeur que nul n'avait jamais défendue: la nouveauté. En disputant ainsi du progrès ou de la régression, on mit en œuvre puis on développa le concept d'Histoire. Le sens de cette époque décisive s'est joué dans la conscience ainsi prise de son historicité. Quant à nous, c'est le sens de l'Histoire que nous cherchons dans une méditation sur cette époque-là.
La fin de l'Antiquité est plus que l'archétype de la décadence: une relation de synonymie s'est instaurée. Employé absolument, le mot décadence désigne cette époque, les autres lui étant assimilées par métaphore. Il serait donc vain de se demander s'il est justifié de qualifier ainsi ce que les historiens actuels préfèrent nommer "Antiquité tardive". S'y hasarderait-on, d'ailleurs, que les ouvrages de Montesquieu et de Gibbon seraient opposés au présomptueux. Ces classiques témoignent aussi de ce que la méditation sur le déclin et la chute de l'Empire romain est un des thèmes constitutifs de la conscience occidentale. On n'en peut donc contester le bien-fondé. Mais cette raison même justifie qu'on y regarde de plus près, pour évaluer la réalité de cette décadence sur le rejet de laquelle une large part de nos évidences se sont solidifiées, et aussi pour comprendre ce que l'on voulait rejeter en s'opposant à cela. Il est troublant que l'époque que nous appelons "la décadence" soit aussi celle qui inventa la notion et la revendication de modernité. Non par cette absence de lucidité qu'on attribue aux Byzantins à la veille de l'assaut turc, mais de la manière la plus consciente qui soit, dans les écrits des penseurs les moins indifférents à leur temps. C'est parfois cela même qui paraissait à certains des traits de décadence qui a été applaudi comme heureuse nouveauté. Les désaccords portaient moins sur la valeur de ceci ou de cela, que sur l'apparition d'une valeur que nul n'avait jamais défendue: la nouveauté. En disputant ainsi du progrès ou de la régression, on mit en œuvre puis on développa le concept d'Histoire. Le sens de cette époque décisive s'est joué dans la conscience ainsi prise de son historicité. Quant à nous, c'est le sens de l'Histoire que nous cherchons dans une méditation sur cette époque-là.
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