Les boulangers lyonnais aux XIXe et XXe siècles

Le maître du pain peut-il devenir objet d'histoire ? Ce livre répond par l'affirmative, démontrant une forte et gourmande connaissance de la boulangerie, de ses réalités matérielles, sociales et psychologiques. On saura comment le pain est fabriqué, on connaîtra la vie des maîtres et des garçons, les origines des uns et des autres, les successions et les lectures, en pleine réalité urbaine. C'est " en société " que sont appréhendés ces petits boutiquiers, pour cerner leur place dans la société globale et au sein de la classe moyenne. Une métropole dynamique économiquement, en pleine croissance démographique, constituait un cadre idéal pour cette étude, permettant d'étudier les adaptations du marché du pain à l'essor de la population et aux enjeux territoriaux et sociaux d'une grande ville, mais aussi l'insertion des boulangers dans cette société urbaine en mouvement. La métropole choisie fut Lyon, où les boulangers s'intègrent dans le flux des ruraux, qui, éblouis par les promesses de la grande ville, partent y tenter leur chance. Installés à leur compte, le boulanger et la boulangère sont des personnages-clés de leur quartier. Ces boulangers sont aussi des Français du XIXè et du XXè siècles. Ces classes moyennes méprisées par l'opinion du temps et par les historiens contemporains, ont, en revanche, été choyées par maints politiques. Les réalités politiques, les luttes sociales ne sont pas méconnues par cet ouvrage, qui, s'éloignant de la monographie, croise les destins individuels des boulangers avec ceux, collectifs, des boutiquiers, membres d'une petite bourgeoisie commerçante.