Le syndrome du spaghetti

Petite perle de la littérature young adult, Marie Vareille aborde une multitude de sujets par le biais de personnages authentiques; toujours avec délicatesse. C'est à la fois sensible et addictif (sans oublier d'être drôle) au point de nous faire passer par toute une palette d'émotions ! À ne pas manquer.

Le syndrome du spaghetti est une superbe histoire sur le deuil et la reconstruction de soi. Marie Vareille nous embarque dans l’histoire émouvante de Léa en un rien de temps. Cette adolescente de 16 ans rêve de jouer au basket en professionnel depuis toujours. Son avenir est tout tracé. Avec l’aide de son père, son projet a été préparé dans les moindres détails. Pourtant, du jour au lendemain, tous ses espoirs s’effondrent. D’abord plongée en plein déni, sa rencontre avec Anthony va lui faire prendre conscience qu’elle peut rebondir et lui redonner espoir. Le jeune garçon a grandi dans une cité avec une famille disons compliquée. Cette situation particulière lui a donné une détermination et une envie de s’en sortir à tout prix. Ils n’ont rien en commun si ce n’est le basket. Pourtant, quand la vie de Léa bascule, c’est Anthony qui va l’aider à se reconstruire. Parfois égoïste et maladroite, les épreuves qu’elle va vivre vont la faire évoluer et lui ouvrir les yeux. C’est un livre poignant qui aborde des sujets lourds par une écriture légère et fluide. Les pages se tournent sans qu’on s’en rende compte. Les personnages sont touchants et authentiques, ils ne vous laisseront pas indifférent et les quitter est un véritable crève-cœur.

Superbe roman, empreint d’authenticité, l’auteure maîtrise le sujet car elle le « subit » au quotidien. Sujet rarement abordé, ici le thème des maladies génétiques, qui ne donne jamais au lecteur l’impression de tomber dans le voyeurisme, et lui permet de mesurer le cataclysme qui peut se produire à l’annonce d’un diagnostic de ce type au sein d’une famille (surtout quand il se solde par un deuil). La construction du roman est divisée en cinq parties, chacune illustrant le sentiment qui prédomine, choc, déni, colère, reconstruction, acceptation. Passionnant de bout en bout, même pour les néophytes en basket, la rencontre de Léa, véritable battante qui a tout sacrifié à son sport ainsi que des autres membres de sa famille, (dont l’un est fauché en pleine jeunesse), se révèle profondément émouvante, je retiendrai surtout le rapprochement inespéré entre les deux sœurs qui est pour moi l’un des plus beaux passages. Ode à la vie, à sa fragilité, au souvenir, à la force qui peut animer n’importe qui, à l’amitié, à la transmission, ce roman séduit par sa sincérité et sa foncière humanité.