Le joli mois de mai

Au décès de M. Louis, propriétaire d’un hôtel pour chasseurs, Ils sont cinq héritiers. Aimé et Martial, qui travaillent au domaine, vont donc les recevoir dans le chalet en attendant le Notaire. L’histoire est racontée de façon malhabile par Aimé (malhabile parce ce dernier est un peu simplet) ce qui présente un très joli exercice de style et qui nous rempli de tendresse pour ce personnage. Mais voilà, les plus malins ne sont pas toujours ceux qu’on pense et en plus de l’aspect sentimental et dramatique, ce roman original et inaccoutumé, est une réelle étude de psychologie d’un panel de personnages. Cette lecture, tout-à-fait grinçante, laisse perplexe et j’ai beaucoup aimé.

Monsieur Louis vient de mourir d'un accident de chasse. Cinq de ses clients ont reçu une convocation à se rendre dans sa propriété pour le partage de ses biens. Monsieur Louis était propriétaire d'une grande maison d'où il organisait des parties de chasse. La maison est tenue par deux hommes Aimé, valet de chambre et homme à tout faire très frustre apparemment il n'est jamais aller à l'école (c'est le narrateur de cette histoire) et Martial garçon de peine lui aussi défiguré et handicapé par un "accident". Les deux hommes reçoivent avec mauvaise grâce ces cinq "têtes de chiens". Parmi ces parisiens se trouvent un commandant de police, un militaire, un proxénète mélomane et un couple. Très vite Madame Truchon s'écroule, morte. Superbe huis clos plein d'humour noir du fait du vocabulaire et du style frustres employés par le narrateur qui, il l'avoue, ne sait pas raconter. On assiste à des allers retours entre passé et présent qui distillent le "suce pence" avec maestria. Un livre qui raconte avec rythme et humour une sordide histoire. Emilie de Turckheim nous offre ici un petit bijou ciselé de main de maître qui se lit d'une traite.