"Il y a une beauté en philosophie, une beauté en science, qui n'ont rien à voir avec la qualité littéraire, la beauté du style, mais avec la force avec laquelle les choses dont il est question sont révélées dans leur vérité.Un grand livre de philosophie peut bien être magnifique en ce sens où la lumière qu'il jette sur le monde nous le donne à voir en toute clarté comme nous ne l'avions jamais vu". (P275) Le livre de Hicham-Stéphane Afeissa est une très belle oeuvre -et l'on ne boudera pas d'avoir entre les mains un si bel objet- je n'ai plus jamais regardé une charogne de la même manière qu'avant sa lecture... Outre un lumineux et rigoureux commentaire d'un extrait de "la Poétique" d'Aristote (modèle du genre), on trouvera de très sagaces analyses d'oeuvres d'art du registre du macabre et de documentation scientifique sur l'anatomie, et de leur évolution historique, dans ce superbe livre, particulièrement densément documenté (les notes en bas de pages commentant les sources, aussi foisonnantes que précises, sont toujours passionnantes), qui est aussi une ode à la beauté de la nature. Ses amateurs en seront conquis et les autres, peut-être plus sensibles à l'histoire de l'art et/ou des sciences, convaincus tant le propos est fin, d'une hauteur de vue et d'une perspicacité inouies. Une véritable éducation du regard nous est offerte ici, qui s'inscrit dans la perspective d'une "esthétique cognitive de l'environnement".cf p 43 : "La conviction que cet essai entend faire partager est que les connaissance(...)approfondissent l'appréciation esthétique de la nature en liant le phénomène à la nature considérée dans son unité.Une esthétique cognitive de l'environnement(...)cherche à défendre l'idée que les sciences(...) peuvent contribuer à LIBERER le regard(....)-nous rendent capables de (..)nous émerveiller de sa puissance créative y compris dans les paysages les plus ordinaires et réputés "inesthétiques". " Baudelaire ne s'y était pas trompé non plus dans son célèbre "Une Charogne", qui est examiné aussi par notre auteur p 539. Et l'on conclura sur cette si belle et énigmatique phrase de Flaubert (cfp544/Correspondance) : "Le Fait se distille dans la Forme et monte en haut, comme un pur encens de l'Esprit vers l'Eternel, l'immuable, l'absolu, l'idéal".... Oui, cet essai a quelque chose d'idéal.
"Il y a une beauté en philosophie, une beauté en science, qui n'ont rien à voir avec la qualité littéraire, la beauté du style, mais avec la force avec laquelle les choses dont il est question sont révélées dans leur vérité.Un grand livre de philosophie peut bien être magnifique en ce sens où la lumière qu'il jette sur le monde nous le donne à voir en toute clarté comme nous ne l'avions jamais vu". (P275) Le livre de Hicham-Stéphane Afeissa est une très belle oeuvre -et l'on ne boudera pas d'avoir entre les mains un si bel objet- je n'ai plus jamais regardé une charogne de la même manière qu'avant sa lecture... Outre un lumineux et rigoureux commentaire d'un extrait de "la Poétique" d'Aristote (modèle du genre), on trouvera de très sagaces analyses d'oeuvres d'art du registre du macabre et de documentation scientifique sur l'anatomie, et de leur évolution historique, dans ce superbe livre, particulièrement densément documenté (les notes en bas de pages commentant les sources, aussi foisonnantes que précises, sont toujours passionnantes), qui est aussi une ode à la beauté de la nature. Ses amateurs en seront conquis et les autres, peut-être plus sensibles à l'histoire de l'art et/ou des sciences, convaincus tant le propos est fin, d'une hauteur de vue et d'une perspicacité inouies. Une véritable éducation du regard nous est offerte ici, qui s'inscrit dans la perspective d'une "esthétique cognitive de l'environnement".cf p 43 : "La conviction que cet essai entend faire partager est que les connaissance(...)approfondissent l'appréciation esthétique de la nature en liant le phénomène à la nature considérée dans son unité.Une esthétique cognitive de l'environnement(...)cherche à défendre l'idée que les sciences(...) peuvent contribuer à LIBERER le regard(....)-nous rendent capables de (..)nous émerveiller de sa puissance créative y compris dans les paysages les plus ordinaires et réputés "inesthétiques". " Baudelaire ne s'y était pas trompé non plus dans son célèbre "Une Charogne", qui est examiné aussi par notre auteur p 539. Et l'on conclura sur cette si belle et énigmatique phrase de Flaubert (cfp544/Correspondance) : "Le Fait se distille dans la Forme et monte en haut, comme un pur encens de l'Esprit vers l'Eternel, l'immuable, l'absolu, l'idéal".... Oui, cet essai a quelque chose d'idéal.