Potins, cancans et littérature. Actes du colloque de Perpignan 24-25-26 novembre 2004

Par : Nathalie Solomon, Anne Chamayou

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  • Nombre de pages304
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-35412-392-5
  • EAN9782354123925
  • Date de parution12/03/2021
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant PDF avec W...
  • ÉditeurPresses universitaires de Perpig...

Résumé

Univers de la parole inconsistante, médisante ou scandaleuse quand la littérature prétend à la dignité du sens et à la pérennité de son discours ; activité des femmes bavardes, des badauds impuissants et des mondains désouvrés quand l'écrivain engage l'essentiel d'une vie, d'une vision, d'un art, fût-ce même d'un jeu, dans le travail fixé d'une écriture, le potin relève de ces pratiques délectables mais indignes et parfois délectables à proportion de leur indignité qui sont sans doute inhérentes à la vie sociale mais sem­blent sans relation, sans mesure commune avec cette autre pratique délectable mais souveraine qu'est la littérature.
Opposés l'un à l'autre dans leurs modalités, leur vocation, leurs victoires, la littérature et le potin entretiennent pourtant des affinités que, malgré l'insolence du rapprochement, le colloque de Perpignan a souhaité explorer. Si l'on connaît les situations et les milieux où, dans l'histoire de la littérature, celle- ci a trouvé à s'épanouir, il reste à analyser par quels processus les propos tenus dans les cercles ou les salons deviennent matière d'ouvres et au prix de quelles transformations.
Comment le potin est-il fait littérature ? Inversement, pour autant que la littérature parti­cipe elle aussi d'un discours social à large spectre, on peut se demander quelle place elle accorde à cette forme de commérage, avec quelle autorité, quelle jubilation, au prix de quelle mauvaise conscience, au mépris de quelle représentation de l'écrivain ? Portrait de l'artiste en « potineur » ou comment la littérature se fait potin...
D'autre part, la relation entre littérature et potin intéresse la fiction, à la fois comme catégorie morale et comme modalité de récit. En effet, si potiner consiste essentiellement à échanger ce qui est présenté comme une information, tout l'enjeu de cette information - qualité discriminante à quoi s'évalue le potin - est celui de sa vérité. Et pour peu que cette information soit développée, sa structure est celle du récit, au cour le plus souvent de la conversation.
On pourra donc confronter les ouvres aux événements ou aux êtres qu'elles « potinisent » pour mesurer quel usage est fait des potins, quelle relation au romanesque ils entretiennent selon qu'ils sont vérifiés ou falsifiés, selon qu'ils engen­drent, noyautent ou entravent le récit. Cette réflexion a pu s'étendre au-delà du roman, à l'ensemble des genres et des formes littéraires, ceux où le potin est le plus attendu (lettres, romans à clés, portraits, satires, ou caractères, pamphlets, gazettes, journaux, carnets), ceux où on ne l'attendrait pas (poésie, théâtre), et ceux où sa présence paraît trahir les exigences ordinaires du genre, celles du sérieux et de l'objectivité par exemple (mémoires, chroniques ...).
Les actes de ce colloque, où le potin fut considéré dans tous ses rapports (théma­tique, structurel, métalittéraire, générique, stylistique etc...) avec la littérature et ceux qui la font, permettent à la fois de tenter une mise au point théorique et d'ouvrir des perspectives historiques.
Univers de la parole inconsistante, médisante ou scandaleuse quand la littérature prétend à la dignité du sens et à la pérennité de son discours ; activité des femmes bavardes, des badauds impuissants et des mondains désouvrés quand l'écrivain engage l'essentiel d'une vie, d'une vision, d'un art, fût-ce même d'un jeu, dans le travail fixé d'une écriture, le potin relève de ces pratiques délectables mais indignes et parfois délectables à proportion de leur indignité qui sont sans doute inhérentes à la vie sociale mais sem­blent sans relation, sans mesure commune avec cette autre pratique délectable mais souveraine qu'est la littérature.
Opposés l'un à l'autre dans leurs modalités, leur vocation, leurs victoires, la littérature et le potin entretiennent pourtant des affinités que, malgré l'insolence du rapprochement, le colloque de Perpignan a souhaité explorer. Si l'on connaît les situations et les milieux où, dans l'histoire de la littérature, celle- ci a trouvé à s'épanouir, il reste à analyser par quels processus les propos tenus dans les cercles ou les salons deviennent matière d'ouvres et au prix de quelles transformations.
Comment le potin est-il fait littérature ? Inversement, pour autant que la littérature parti­cipe elle aussi d'un discours social à large spectre, on peut se demander quelle place elle accorde à cette forme de commérage, avec quelle autorité, quelle jubilation, au prix de quelle mauvaise conscience, au mépris de quelle représentation de l'écrivain ? Portrait de l'artiste en « potineur » ou comment la littérature se fait potin...
D'autre part, la relation entre littérature et potin intéresse la fiction, à la fois comme catégorie morale et comme modalité de récit. En effet, si potiner consiste essentiellement à échanger ce qui est présenté comme une information, tout l'enjeu de cette information - qualité discriminante à quoi s'évalue le potin - est celui de sa vérité. Et pour peu que cette information soit développée, sa structure est celle du récit, au cour le plus souvent de la conversation.
On pourra donc confronter les ouvres aux événements ou aux êtres qu'elles « potinisent » pour mesurer quel usage est fait des potins, quelle relation au romanesque ils entretiennent selon qu'ils sont vérifiés ou falsifiés, selon qu'ils engen­drent, noyautent ou entravent le récit. Cette réflexion a pu s'étendre au-delà du roman, à l'ensemble des genres et des formes littéraires, ceux où le potin est le plus attendu (lettres, romans à clés, portraits, satires, ou caractères, pamphlets, gazettes, journaux, carnets), ceux où on ne l'attendrait pas (poésie, théâtre), et ceux où sa présence paraît trahir les exigences ordinaires du genre, celles du sérieux et de l'objectivité par exemple (mémoires, chroniques ...).
Les actes de ce colloque, où le potin fut considéré dans tous ses rapports (théma­tique, structurel, métalittéraire, générique, stylistique etc...) avec la littérature et ceux qui la font, permettent à la fois de tenter une mise au point théorique et d'ouvrir des perspectives historiques.
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