" Infidèles " pour moi un ovni dans cette rentrée littéraire. L'écriture d'Abdellah Taïa est aussi magnifique que déroutante. Dans le premier chapitre du livre, le style est court, direct, comme des coups de poignard, il est presque violent et on y ressent de la colère. Les morts sont martelés, comme pour bien faire comprendre au lecteur l'âpreté de la vie de ces exclus que sont Slima et Jallal. Et puis, il y à comme une rupture et le livre s'envole, le style est plus délié presque poétique. Certaines scènes sont parfois difficiles à lire notamment les sévices que va vivre Slima, mais elles sont essentielles car elles témoignent du lourd climat qui a pesé au Maroc. Et puis intervient cette rencontre avec l'Islam qui va être vécue de façon diamétralement opposée par la mère et le fils. Slima va mourir dans les bras de son mari belge converti à l'Islam sur la tombe du prophète Mohamed à Médine, tandis que Jallal va suivre son ami rencontré en Belgique vers un Islam plus dur, plus radical. La force d'Abdella Taïa réside dans sa faculté de faire vibrer son lecteur au détour d'un mot, d'une phrase. Il réussit le tour de force de faire ressentir au lecteur le poids de l'Islam, mais aussi l'amour vibrant et ultime entre les différents protagonistes. Je l'avoue bien volontiers, j'ai en revanche été quelque peu déroutée par la scène finale, certes poétique, mais qui à mon humble avis, dessert quelque peu le livre. Abdellah Taïa que je viens de découvrir à travers ce livre est un homme à suivre, tant pour ses livres que pour ses prises de positions courageuses sur l'homosexualité et la liberté des individus au Maroc.
" Infidèles " pour moi un ovni dans cette rentrée littéraire. L'écriture d'Abdellah Taïa est aussi magnifique que déroutante. Dans le premier chapitre du livre, le style est court, direct, comme des coups de poignard, il est presque violent et on y ressent de la colère. Les morts sont martelés, comme pour bien faire comprendre au lecteur l'âpreté de la vie de ces exclus que sont Slima et Jallal. Et puis, il y à comme une rupture et le livre s'envole, le style est plus délié presque poétique. Certaines scènes sont parfois difficiles à lire notamment les sévices que va vivre Slima, mais elles sont essentielles car elles témoignent du lourd climat qui a pesé au Maroc. Et puis intervient cette rencontre avec l'Islam qui va être vécue de façon diamétralement opposée par la mère et le fils. Slima va mourir dans les bras de son mari belge converti à l'Islam sur la tombe du prophète Mohamed à Médine, tandis que Jallal va suivre son ami rencontré en Belgique vers un Islam plus dur, plus radical. La force d'Abdella Taïa réside dans sa faculté de faire vibrer son lecteur au détour d'un mot, d'une phrase. Il réussit le tour de force de faire ressentir au lecteur le poids de l'Islam, mais aussi l'amour vibrant et ultime entre les différents protagonistes. Je l'avoue bien volontiers, j'ai en revanche été quelque peu déroutée par la scène finale, certes poétique, mais qui à mon humble avis, dessert quelque peu le livre. Abdellah Taïa que je viens de découvrir à travers ce livre est un homme à suivre, tant pour ses livres que pour ses prises de positions courageuses sur l'homosexualité et la liberté des individus au Maroc.