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Denis Arnoud

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Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 225
L'appartement du dessous
Avis posté le 2019-02-26
    L'appartement du dessous de Florence Herrlemann
    Enfin, il est arrivé. Après le séisme qu’avait provoqué en moi Le festin du lézard, je l’attendais avec beaucoup d’impatience, ce deuxième opus de Florence Herrlemann. Une impatience teintée d’anxiété : allais-je être autant emporté par L’appartement du dessous ? Sarah, trentenaire, emménage dans son nouvel appartement du Marais. Le lendemain de son installation, elle découvre une lettre sur son paillasson. Sa voisine du dessous lui souhaite la bienvenue, lui pose des questions sur son appartement. Elle se présente très succinctement en laissant planer le mystère. Les lettres d’Hectorine, centenaire à l’esprit vif se succèdent sans réponse de la jeune femme, trop occupée par son emménagement et par son activité de graphiste dans une maison d’édition. Agacée par cette avalanche de missives, elle finit quand même par répondre. « Je voulais aussi vous dire que je travaille beaucoup et n’ai vraiment pas de temps à consacrer à l’écriture. De plus je ne suis pas très à l’aise avec ce mode de communication. Je vous souhaite une bonne journée. » Il en faudrait beaucoup plus pour décourager Hectorine qui commence à lui raconter son histoire. Une histoire qui englobe le siècle. De Cabourg où elle suit avec ses parents les pas de Marcel Proust, à l’enfer de la Deuxième Guerre Mondiale, la vieille dame, de père français et de mère allemande poursuit son récit. Sarah se sent harcelée. Elle est excédée par l’insistance d’Hectorine. Elle ne comprend pas les raisons de cette correspondance. Hectorine cherche-t-elle un palliatif à son isolement ? A-t-elle autre chose derrière la tête ? La jeune femme le fait savoir à sa voisine : « Je tenais à vous dire que vos lettres me mettent très mal à l’aise, un peu comme si elles ne m’étaient pas adressées. De plus, j’insiste, je me sens épiée, surveillée, obligée de… s’il vous plaît, restons-en là. Je vous le répète, je n’ai ni le temps ni l’envie de répondre à vos lettres. Je ne comprends pas la nécessité d’une correspondance entre nous. » Mais Hectorine ne cède pas. Elle est déterminée. Elle est en mission et rien ni personne ne la fera renoncer. « … ne précipitons pas les choses. Écoutons le judicieux conseil de François Rabelais dans son Pantagruel : « Tout vient à point à qui sait attendre » ! Sérieusement Sarah, il faudrait que vous parveniez à contenir votre impatience. Laissez-moi le temps, j’ai besoin de ce temps. Vous saurez. Je vous en fait la promesse. » Comme Sarah, je me suis posé beaucoup de questions sur cette correspondance. Comme Sarah, j’ai été irrité par l’insistance d’Hectorine. Comme elle je me suis mis à attendre avec impatience sa prochaine lettre. Quel beau roman nous livre ici Florence Herrlemann ! Qu’elles sont attachantes Hectorine et Sarah ! Leurs échanges, les tranches de vies, les bouquets d’émotions que nous offre Hectorine sont addictifs. J’ai été bousculé, ému, amusé, passant de l’irritation, aux larmes, du questionnement à l’amusement. Ce superbe roman est une véritable célébration de la vie, un hymne à l’amitié, à la transmission. Avec une plume vive, superbe, en prise directe avec les émotions, Florence Herrlemann dépoussière le genre du roman épistolaire quasiment tombé en désuétude. Elle nous montre le pouvoir des mots, l’importance de prendre le temps, d’ajuster ses idées pour les exprimer au mieux, pour échanger, partager. Mais qu’il est compliqué de trouver les mots pour vous dire combien ce roman m’a bouleversé. Qu’elle est frustrante l’impression que j’ai de ne pas rendre les honneurs que mérite ce formidable texte ! Si comme le dit Hectorine : « nos émotions nous rappellent que nous sommes vivants », alors je vous assure que l’on ressort de ce roman plein de vie et prêt à la croquer à pleines dents. Un énorme coup de cœur ! L’appartement du dessous sera disponible dès le 27 février dans toutes les librairies. Jetez-vous à corps perdu dans cet extraordinaire roman vous ne le regretterez pas.
    Enfin, il est arrivé. Après le séisme qu’avait provoqué en moi Le festin du lézard, je l’attendais avec beaucoup d’impatience, ce deuxième opus de Florence Herrlemann. Une impatience teintée d’anxiété : allais-je être autant emporté par L’appartement du dessous ? Sarah, trentenaire, emménage dans son nouvel appartement du Marais. Le lendemain de son installation, elle découvre une lettre sur son paillasson. Sa voisine du dessous lui souhaite la bienvenue, lui pose des questions sur son appartement. Elle se présente très succinctement en laissant planer le mystère. Les lettres d’Hectorine, centenaire à l’esprit vif se succèdent sans réponse de la jeune femme, trop occupée par son emménagement et par son activité de graphiste dans une maison d’édition. Agacée par cette avalanche de missives, elle finit quand même par répondre. « Je voulais aussi vous dire que je travaille beaucoup et n’ai vraiment pas de temps à consacrer à l’écriture. De plus je ne suis pas très à l’aise avec ce mode de communication. Je vous souhaite une bonne journée. » Il en faudrait beaucoup plus pour décourager Hectorine qui commence à lui raconter son histoire. Une histoire qui englobe le siècle. De Cabourg où elle suit avec ses parents les pas de Marcel Proust, à l’enfer de la Deuxième Guerre Mondiale, la vieille dame, de père français et de mère allemande poursuit son récit. Sarah se sent harcelée. Elle est excédée par l’insistance d’Hectorine. Elle ne comprend pas les raisons de cette correspondance. Hectorine cherche-t-elle un palliatif à son isolement ? A-t-elle autre chose derrière la tête ? La jeune femme le fait savoir à sa voisine : « Je tenais à vous dire que vos lettres me mettent très mal à l’aise, un peu comme si elles ne m’étaient pas adressées. De plus, j’insiste, je me sens épiée, surveillée, obligée de… s’il vous plaît, restons-en là. Je vous le répète, je n’ai ni le temps ni l’envie de répondre à vos lettres. Je ne comprends pas la nécessité d’une correspondance entre nous. » Mais Hectorine ne cède pas. Elle est déterminée. Elle est en mission et rien ni personne ne la fera renoncer. « … ne précipitons pas les choses. Écoutons le judicieux conseil de François Rabelais dans son Pantagruel : « Tout vient à point à qui sait attendre » ! Sérieusement Sarah, il faudrait que vous parveniez à contenir votre impatience. Laissez-moi le temps, j’ai besoin de ce temps. Vous saurez. Je vous en fait la promesse. » Comme Sarah, je me suis posé beaucoup de questions sur cette correspondance. Comme Sarah, j’ai été irrité par l’insistance d’Hectorine. Comme elle je me suis mis à attendre avec impatience sa prochaine lettre. Quel beau roman nous livre ici Florence Herrlemann ! Qu’elles sont attachantes Hectorine et Sarah ! Leurs échanges, les tranches de vies, les bouquets d’émotions que nous offre Hectorine sont addictifs. J’ai été bousculé, ému, amusé, passant de l’irritation, aux larmes, du questionnement à l’amusement. Ce superbe roman est une véritable célébration de la vie, un hymne à l’amitié, à la transmission. Avec une plume vive, superbe, en prise directe avec les émotions, Florence Herrlemann dépoussière le genre du roman épistolaire quasiment tombé en désuétude. Elle nous montre le pouvoir des mots, l’importance de prendre le temps, d’ajuster ses idées pour les exprimer au mieux, pour échanger, partager. Mais qu’il est compliqué de trouver les mots pour vous dire combien ce roman m’a bouleversé. Qu’elle est frustrante l’impression que j’ai de ne pas rendre les honneurs que mérite ce formidable texte ! Si comme le dit Hectorine : « nos émotions nous rappellent que nous sommes vivants », alors je vous assure que l’on ressort de ce roman plein de vie et prêt à la croquer à pleines dents. Un énorme coup de cœur ! L’appartement du dessous sera disponible dès le 27 février dans toutes les librairies. Jetez-vous à corps perdu dans cet extraordinaire roman vous ne le regretterez pas.
    L'enfant du tsunami
    Avis posté le 2018-11-28
      L'enfant du tsunami d'Eva Kopp aux éditions Pierre Philippe
      Le 11 mars 2011 sur l’île d’Honshu, au Japon, Junko est paisiblement en train de lire quand son chat devient nerveux, il se met à courir dans tous les sens, ses miaulements sont assourdissants. Junko a compris. Deux jours plus tôt, elle a rêvé d’une immense vague à la force dévastatrice. Au même moment, une femme rousse est sortie sur le toit de l’hôtel, pour calmer son enfant en pleurs. La femme et l’enfant seront emportés par la vague. Le 3 avril, à Paris, Achille est tendu. Il a une nouvelle bouleversante à annoncer à Maïwen, sa compagne. Sa sœur avec laquelle il avait coupé les ponts ainsi que son mari sont morts au Japon, victimes du tsunami. Seul leur fils a survécu. Un miracle. Achille a décidé d’adopter son neveu et ne sait pas comment sa compagne va réagir. L’enfant du tsunami, roman choral, nous fait découvrir le Japon meurtri par le tsunami puis par la catastrophe nucléaire de Fuskushima à travers les yeux de plusieurs personnages au Japon et en France. L’abondance de personnages, de dates et de lieux peut perturber dans un premier temps, mais les pièces du puzzle se rassemblent au fur et à mesure de la lecture. Très bien documentée, l’auteure nous plonge dans un pays ravagé qui doit panser ses plaies se reconstruire. Ce roman est bien celui de la résilience, de la reconstruction. La reconstruction d’un pays, d’un peuple, mais aussi celle des individus. Junko, jeune institutrice traumatisée par la vague et ses conséquences va renaître aux côtés d’Hiro le pompier qui a sauvé Néthanel, l’enfant miracle, l’enfant espoir. Kiyotane, lui, va retrouver un sens à sa vie en participant aux travaux de nettoyage et de liquidation de la centrale de Fukushima au péril de sa vie. Il veut laisser à sa petite fille Junko, un monde plus propre et plus sûr. Achille et Maïwen vont voir leur amour renforcé par l’arrivée de Néthanel, il va agir comme un baume sur leurs blessures enfouies. Mêlant faits réels, rêves et légendes, Eva Kopp nous plonge dans la reconstruction du Japon après le tsunami. Tout au long du récit, elle prend le lecteur à parti pour l’impliquer dans l’histoire et cela fonctionne très bien. Ce roman à la fois réaliste et onirique, je l’ai lu en une soirée. Un premier roman très prometteur. « Soudain un vieil homme au crâne dégarni entre dans la pièce, une immense feuille de papier à la main. Le groupe de touristes s’écarte à son passage. Il s’assoit à même le sol et extirpe un pinceau et un flacon d’encre noire de son immense manche. On sent qu’un rouage intérieur s’est enclenché. Son regard est habité. Une vague d’une beauté monstrueuse dont la taille défie l’imagination surgit, avalant murs et tableaux. La foule prend peur et court vers les issues de secours. Le peintre continue son œuvre, impassible. Maïwen se sent mal. Le sol tangue sous ses pieds. Sa vision devient floue. La vague au squelette blanchâtre s’approche inexorablement. La griffe d’écume est prête à s’abattre sur des embarcations de pêcheurs. Un cri d’enfant retentit. Il y a un bébé dans l’un des bateaux. L’enfant hure à pleins poumons. Les touristes s’évanouissent. Maïwen s’écroule sur le sol. Sa tête heurte les rochers des falaises, son corps tombe à pic avant d’être emporté par la vague. Elle rejoint Néthanel qui porte une tenue de ski au motif de petits écureuils. Hokusai repose son pinceau. Il plisse les yeux et se les frotte d’un revers de la main. Quelle obscurité ! On n’y voit rien. Comment a-t-il pu peindre ainsi sans s’apercevoir que la nuit était tombée ? Mais où donc a disparu le temps ? La tempe de Maïwen pulse au rythme d’un bruit strident. Vous l’entendez ? À tâtons, elle cherche à actionner le bouton. Ça y est ! 7 heures. »
      Le 11 mars 2011 sur l’île d’Honshu, au Japon, Junko est paisiblement en train de lire quand son chat devient nerveux, il se met à courir dans tous les sens, ses miaulements sont assourdissants. Junko a compris. Deux jours plus tôt, elle a rêvé d’une immense vague à la force dévastatrice. Au même moment, une femme rousse est sortie sur le toit de l’hôtel, pour calmer son enfant en pleurs. La femme et l’enfant seront emportés par la vague. Le 3 avril, à Paris, Achille est tendu. Il a une nouvelle bouleversante à annoncer à Maïwen, sa compagne. Sa sœur avec laquelle il avait coupé les ponts ainsi que son mari sont morts au Japon, victimes du tsunami. Seul leur fils a survécu. Un miracle. Achille a décidé d’adopter son neveu et ne sait pas comment sa compagne va réagir. L’enfant du tsunami, roman choral, nous fait découvrir le Japon meurtri par le tsunami puis par la catastrophe nucléaire de Fuskushima à travers les yeux de plusieurs personnages au Japon et en France. L’abondance de personnages, de dates et de lieux peut perturber dans un premier temps, mais les pièces du puzzle se rassemblent au fur et à mesure de la lecture. Très bien documentée, l’auteure nous plonge dans un pays ravagé qui doit panser ses plaies se reconstruire. Ce roman est bien celui de la résilience, de la reconstruction. La reconstruction d’un pays, d’un peuple, mais aussi celle des individus. Junko, jeune institutrice traumatisée par la vague et ses conséquences va renaître aux côtés d’Hiro le pompier qui a sauvé Néthanel, l’enfant miracle, l’enfant espoir. Kiyotane, lui, va retrouver un sens à sa vie en participant aux travaux de nettoyage et de liquidation de la centrale de Fukushima au péril de sa vie. Il veut laisser à sa petite fille Junko, un monde plus propre et plus sûr. Achille et Maïwen vont voir leur amour renforcé par l’arrivée de Néthanel, il va agir comme un baume sur leurs blessures enfouies. Mêlant faits réels, rêves et légendes, Eva Kopp nous plonge dans la reconstruction du Japon après le tsunami. Tout au long du récit, elle prend le lecteur à parti pour l’impliquer dans l’histoire et cela fonctionne très bien. Ce roman à la fois réaliste et onirique, je l’ai lu en une soirée. Un premier roman très prometteur. « Soudain un vieil homme au crâne dégarni entre dans la pièce, une immense feuille de papier à la main. Le groupe de touristes s’écarte à son passage. Il s’assoit à même le sol et extirpe un pinceau et un flacon d’encre noire de son immense manche. On sent qu’un rouage intérieur s’est enclenché. Son regard est habité. Une vague d’une beauté monstrueuse dont la taille défie l’imagination surgit, avalant murs et tableaux. La foule prend peur et court vers les issues de secours. Le peintre continue son œuvre, impassible. Maïwen se sent mal. Le sol tangue sous ses pieds. Sa vision devient floue. La vague au squelette blanchâtre s’approche inexorablement. La griffe d’écume est prête à s’abattre sur des embarcations de pêcheurs. Un cri d’enfant retentit. Il y a un bébé dans l’un des bateaux. L’enfant hure à pleins poumons. Les touristes s’évanouissent. Maïwen s’écroule sur le sol. Sa tête heurte les rochers des falaises, son corps tombe à pic avant d’être emporté par la vague. Elle rejoint Néthanel qui porte une tenue de ski au motif de petits écureuils. Hokusai repose son pinceau. Il plisse les yeux et se les frotte d’un revers de la main. Quelle obscurité ! On n’y voit rien. Comment a-t-il pu peindre ainsi sans s’apercevoir que la nuit était tombée ? Mais où donc a disparu le temps ? La tempe de Maïwen pulse au rythme d’un bruit strident. Vous l’entendez ? À tâtons, elle cherche à actionner le bouton. Ça y est ! 7 heures. »
      Le dernier déluge
      Avis posté le 2014-05-27
        Le dernier déluge
        C'est le nuit de Noël. Dans un Paris assailli par le déluge, Nicole Petit reçoit un bien étrange colis provenant de l'entreprise où elle travaille comme réceptionniste. Ce colis lui a été envoyé par Jacques Levine chercheur chez Galaxim, un important laboratoire. Le colis est accompagné de clés et d'une carte sur laquelle est écrite une phrase énigmatique. Ne sachant que faire Nicole se décide à aller frapper chez son voisin Damien pour lequel elle ressent une certaine attirance. Le colis contient un bébé enveloppé dans une membrane translucide comportant à sa surface des capteurs indiquant les constantes physiologiques de l'enfant. Damien, journaliste scientifique lui explique qu'il s'agit d'une sorte de couveuse très sophistiquée et très coûteuse et quand il comprend d'où vient le colis il devine qu'il s'agit là de quelque chose de potentiellement dangereux. Alors qu'ils discutaient sur ce mystérieux colis un individu fait sauter la porte de l'appartement de Nicole. Les deux voisins prennent la fuite dans un Paris ravagé par les inondations, poursuivis par des tueurs à la solde de gouvernements et de multinationales. La course poursuite qui se joue dans le roman se déroule dans un Paris ravagé par les inondations. La ville fragilisée par son modernisme menace de s'écrouler : "C'était la sophistication de la ville moderne qui la rendait vulnérable à l'eau : l'ingéniosité de l'homme avait partout ouvert la voie aux flots. La nature ne prenait pas seulement sa revanche sur la seule race qui ait oser persister à travers des âges, quand elle aurait dû disparaître, à l'instar de toutes ses devancières ; la nature se jouait des plus fines réalisations de l'homo sapiens et les retournait contre ses ingénieux créateurs" C'est un Paris détruit et qu'il faut évacuer de toute urgence que nous décrit l'auteur, et pourtant le préfet n'est chargé que d'une mission par le président de la république : retrouver ce nouveau né. Cela en dit long sur la potentielle dangerosité de l'enfant. Dans ce thriller efficace, haletant David Emton nous montre que la nature peut être le pire ennemi de l'homme et que la protection de l'environnement ne doit pas empêcher l'homme de se méfier de cette nature qui a toutes les armes pour de débarrasser de son occupant le plus envahissant. "Notre sophistication est notre faiblesse. Nos villes si modernes, appellent la dévastation. Nos corps si protégés, appellent l'anéantissement. La nature veille, la nature guette. La nature ne nous aime pas." Un roman passionnant qui devrait vous faire passer d'excellents moments cet été.
        C'est le nuit de Noël. Dans un Paris assailli par le déluge, Nicole Petit reçoit un bien étrange colis provenant de l'entreprise où elle travaille comme réceptionniste. Ce colis lui a été envoyé par Jacques Levine chercheur chez Galaxim, un important laboratoire. Le colis est accompagné de clés et d'une carte sur laquelle est écrite une phrase énigmatique. Ne sachant que faire Nicole se décide à aller frapper chez son voisin Damien pour lequel elle ressent une certaine attirance. Le colis contient un bébé enveloppé dans une membrane translucide comportant à sa surface des capteurs indiquant les constantes physiologiques de l'enfant. Damien, journaliste scientifique lui explique qu'il s'agit d'une sorte de couveuse très sophistiquée et très coûteuse et quand il comprend d'où vient le colis il devine qu'il s'agit là de quelque chose de potentiellement dangereux. Alors qu'ils discutaient sur ce mystérieux colis un individu fait sauter la porte de l'appartement de Nicole. Les deux voisins prennent la fuite dans un Paris ravagé par les inondations, poursuivis par des tueurs à la solde de gouvernements et de multinationales. La course poursuite qui se joue dans le roman se déroule dans un Paris ravagé par les inondations. La ville fragilisée par son modernisme menace de s'écrouler : "C'était la sophistication de la ville moderne qui la rendait vulnérable à l'eau : l'ingéniosité de l'homme avait partout ouvert la voie aux flots. La nature ne prenait pas seulement sa revanche sur la seule race qui ait oser persister à travers des âges, quand elle aurait dû disparaître, à l'instar de toutes ses devancières ; la nature se jouait des plus fines réalisations de l'homo sapiens et les retournait contre ses ingénieux créateurs" C'est un Paris détruit et qu'il faut évacuer de toute urgence que nous décrit l'auteur, et pourtant le préfet n'est chargé que d'une mission par le président de la république : retrouver ce nouveau né. Cela en dit long sur la potentielle dangerosité de l'enfant. Dans ce thriller efficace, haletant David Emton nous montre que la nature peut être le pire ennemi de l'homme et que la protection de l'environnement ne doit pas empêcher l'homme de se méfier de cette nature qui a toutes les armes pour de débarrasser de son occupant le plus envahissant. "Notre sophistication est notre faiblesse. Nos villes si modernes, appellent la dévastation. Nos corps si protégés, appellent l'anéantissement. La nature veille, la nature guette. La nature ne nous aime pas." Un roman passionnant qui devrait vous faire passer d'excellents moments cet été.
        Yellow birds
        Avis posté le 2014-05-24
          Yellow birds
          Bartle, jeune homme en quête de repères n'a pas de perspectives d'avenir, bien décidé à changer les choses il quitte le domicile familial contre l'avis de sa mère pour s'engager dans l'armée. Il y trouve un monde rassurant, un monde où il n'a pas de décision à prendre, pas de choix à faire. Il se lie d'amitié avec Murph, un garçon un peu plus jeune que lui. Très vite les choses tournent au vinaigre quand les deux jeunes comprennent qu'ils vont partir faire la guerre en Irak. Lors d'une soirée organisée avec les familles juste avant le départ, Bartle fait l'erreur de promettre à la mère de Murph qu'il ramènera son fils vivant d'Irak. Nous découvrons alors l'enfer du champs de batailles avec ces massacres, ses exactions d'un côté comme de l'autre. Ce roman poignant alterne les scènes de guerre parfois à la limite du soutenables et les conséquences que le conflit a eu sur la vie de Bartle, un roman qui dénonce l'absurdité de la guerre. La guerre décrite comme un personnage ayant sa volonté propre. " La guerre prendrait ce qu'elle pourrait . Elle était patiente. Elle n'avait que faire des objectifs , des frontières. Elle se fichait de savoir si vous étiez aimé ou non . La guerre s'introduisit dans mes rêves cet été là, et me révéla son seul et unique but : continuer, tout simplement continuer. Et je savais qu'elle irait jusqu'au bout." Les soldats y sont décrits comme des morts en sursis qui ne se sentent vivants que lorsqu'ils voient tomber un camarade, ils ne se sentent vivants qu'en réaction à la mort qui frappe à côté d'eux. Ceux qui en reviennent ne sont plus que des coquilles vides seulement animées par la force de l'habitude et qui vivent dans le cauchemar de leur souvenir. Un très beau roman, très émouvant, perturbant.
          Bartle, jeune homme en quête de repères n'a pas de perspectives d'avenir, bien décidé à changer les choses il quitte le domicile familial contre l'avis de sa mère pour s'engager dans l'armée. Il y trouve un monde rassurant, un monde où il n'a pas de décision à prendre, pas de choix à faire. Il se lie d'amitié avec Murph, un garçon un peu plus jeune que lui. Très vite les choses tournent au vinaigre quand les deux jeunes comprennent qu'ils vont partir faire la guerre en Irak. Lors d'une soirée organisée avec les familles juste avant le départ, Bartle fait l'erreur de promettre à la mère de Murph qu'il ramènera son fils vivant d'Irak. Nous découvrons alors l'enfer du champs de batailles avec ces massacres, ses exactions d'un côté comme de l'autre. Ce roman poignant alterne les scènes de guerre parfois à la limite du soutenables et les conséquences que le conflit a eu sur la vie de Bartle, un roman qui dénonce l'absurdité de la guerre. La guerre décrite comme un personnage ayant sa volonté propre. " La guerre prendrait ce qu'elle pourrait . Elle était patiente. Elle n'avait que faire des objectifs , des frontières. Elle se fichait de savoir si vous étiez aimé ou non . La guerre s'introduisit dans mes rêves cet été là, et me révéla son seul et unique but : continuer, tout simplement continuer. Et je savais qu'elle irait jusqu'au bout." Les soldats y sont décrits comme des morts en sursis qui ne se sentent vivants que lorsqu'ils voient tomber un camarade, ils ne se sentent vivants qu'en réaction à la mort qui frappe à côté d'eux. Ceux qui en reviennent ne sont plus que des coquilles vides seulement animées par la force de l'habitude et qui vivent dans le cauchemar de leur souvenir. Un très beau roman, très émouvant, perturbant.
          Après quoi on court
          Avis posté le 2014-05-20
            Après quoi on court
            Nous suivons dans ce roman deux garçons et deux filles pendant leur adolescence, de l'âge de quinze ans à vingt-cinq ans. Pendant ces dix ans nous allons être les témoins de leurs histoires de coeur, beaucoup, mais aussi de leurs aspirations professionnelles, nous allons assister à leurs errements, à leurs trahisons, à leurs petites victoires. Aaron et Michael sont amis depuis l'enfance, même si pour Aaron les choses sont plus compliquées car il est amoureux de son ami. Il ne veut rien lui avouer car il a peur de perdre sa belle amitié. Dana vient se greffer au duo et devient la petite amie de Michael, elle voit clair dans le jeu d'Aaron et une forte rivalité naît entre eux. Lisa elle est très attirée par Aaron même si elle comprend vite que son amour est voué à l'échec. Tout au long de ce roman à quatre voix les personnages nous prennent à témoins, ils nous racontent de manière à la fois directe et pleine de pudeur leur questionnements autour de l'amour, de la sexualité, mais aussi de la politique, de la culture, nous livrant une véritable photographie de la société des années 2000. On les voit réagir aux attentats du 11 septembre 2001, au choc du résultat des élections présidentielles de 2002, aux affrontements au Moyen Orient. Le lecteur revit avec eux cette période et se souvient de comment il a réagit à ces événements. Un roman qui peut sembler léger au premier abord mais qui pose beaucoup de questions sur l'évolution de la société et sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. "Le temps avait passé. Il avait balayé quelques évidences, il m'avait mis face à des difficultés et à des dilemmes que je n'aurais pu imaginer. J'avais décidé de grandir . Et apprendre à grandir malheureusement, c'est apprendre à renoncer. J'avais fait le bon choix. Enfin, je crois."
            Nous suivons dans ce roman deux garçons et deux filles pendant leur adolescence, de l'âge de quinze ans à vingt-cinq ans. Pendant ces dix ans nous allons être les témoins de leurs histoires de coeur, beaucoup, mais aussi de leurs aspirations professionnelles, nous allons assister à leurs errements, à leurs trahisons, à leurs petites victoires. Aaron et Michael sont amis depuis l'enfance, même si pour Aaron les choses sont plus compliquées car il est amoureux de son ami. Il ne veut rien lui avouer car il a peur de perdre sa belle amitié. Dana vient se greffer au duo et devient la petite amie de Michael, elle voit clair dans le jeu d'Aaron et une forte rivalité naît entre eux. Lisa elle est très attirée par Aaron même si elle comprend vite que son amour est voué à l'échec. Tout au long de ce roman à quatre voix les personnages nous prennent à témoins, ils nous racontent de manière à la fois directe et pleine de pudeur leur questionnements autour de l'amour, de la sexualité, mais aussi de la politique, de la culture, nous livrant une véritable photographie de la société des années 2000. On les voit réagir aux attentats du 11 septembre 2001, au choc du résultat des élections présidentielles de 2002, aux affrontements au Moyen Orient. Le lecteur revit avec eux cette période et se souvient de comment il a réagit à ces événements. Un roman qui peut sembler léger au premier abord mais qui pose beaucoup de questions sur l'évolution de la société et sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. "Le temps avait passé. Il avait balayé quelques évidences, il m'avait mis face à des difficultés et à des dilemmes que je n'aurais pu imaginer. J'avais décidé de grandir . Et apprendre à grandir malheureusement, c'est apprendre à renoncer. J'avais fait le bon choix. Enfin, je crois."