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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 66
Personne ne sort les fusils
Avis posté le 2020-09-07
- personne ne sort les fusils
- sandra lucbert
- éditions du seuil
- procès france télécom
Les fusils sont sortis
[Rentrée littéraire/ Sortie politique]
Personne ne sort les fusils, Sandra Lucbert, éd. Seuil
Le "procès" [des dirigeants] de France Télécom comme une pièce de théâtre, une comédie jouée d'avance. Un système managérial qui a écrasé pendant des années les salariés dans le but de les vider, au nombre de 20 000. Plusieurs dizaines qui se tuent, des familles qui ont tout perdu, qui veulent au moins faire reconnaitre leur tort aux tortionnaires (oui oui). Mais ça ne fonctionnera pas, les prévenus sont trop sûrs d'eux, de leur bon droit, de l'assentiment de tous. Ce système mis en place dès le début des années 2000, c'est le Progrès, et ces dirigeants, ces exploiteurs, en sont les parangons. Rien ne peut les atteindre ; verdict : quelques mois de prison avec sursis, 15000€ d'amende quand on en gagne plusieurs centaines de milliers par an, c'est quoi ? "Cette histoire de suicides c'est terrible, ils ont gâché la fête" en dit le P-DG. Une comédie vous dis-je. Ces prévenus, lors du procès, rient ouvertement pleins du dédain de classe.
Sandra Lucbert était présente. Elle note elle réécrit le procès, dont elle déteste le langage, la novlangue du capitalisme. Sa langue ? La littérature.
Personne ne sort les fusils car tout le monde baisse les bras, on ne peut rien devant le néolibéralisme, le Progrès. Toutes vos révolutions ne peuvent rien. Heureusement, il y a la littérature pour rendre aux choses ce qu'elles sont véritablement : un drame. Et donner de l'espoir.
Merci Sandra Lucbert.
Personne ne sort les fusils, éd. Seuil "Fiction & Cie", août 2020, 15€, jetez-vous dessus
[Rentrée littéraire/ Sortie politique]
Personne ne sort les fusils, Sandra Lucbert, éd. Seuil
Le "procès" [des dirigeants] de France Télécom comme une pièce de théâtre, une comédie jouée d'avance. Un système managérial qui a écrasé pendant des années les salariés dans le but de les vider, au nombre de 20 000. Plusieurs dizaines qui se tuent, des familles qui ont tout perdu, qui veulent au moins faire reconnaitre leur tort aux tortionnaires (oui oui). Mais ça ne fonctionnera pas, les prévenus sont trop sûrs d'eux, de leur bon droit, de l'assentiment de tous. Ce système mis en place dès le début des années 2000, c'est le Progrès, et ces dirigeants, ces exploiteurs, en sont les parangons. Rien ne peut les atteindre ; verdict : quelques mois de prison avec sursis, 15000€ d'amende quand on en gagne plusieurs centaines de milliers par an, c'est quoi ? "Cette histoire de suicides c'est terrible, ils ont gâché la fête" en dit le P-DG. Une comédie vous dis-je. Ces prévenus, lors du procès, rient ouvertement pleins du dédain de classe.
Sandra Lucbert était présente. Elle note elle réécrit le procès, dont elle déteste le langage, la novlangue du capitalisme. Sa langue ? La littérature.
Personne ne sort les fusils car tout le monde baisse les bras, on ne peut rien devant le néolibéralisme, le Progrès. Toutes vos révolutions ne peuvent rien. Heureusement, il y a la littérature pour rendre aux choses ce qu'elles sont véritablement : un drame. Et donner de l'espoir.
Merci Sandra Lucbert.
Personne ne sort les fusils, éd. Seuil "Fiction & Cie", août 2020, 15€, jetez-vous dessus

Soleil de cendres
Avis posté le 2020-08-22
- agullo éditions
- soleil de cendre
- astrid monet
Soleil de cendre
Soleil de cendre
Happé, englouti, enseveli dans une fange de cendres, de gravats et d’eau, dans les ruines d’une Berlin désolée.
Happé par ce roman magnifique sur la fin d’un monde, la fin du monde, sur les relations entre les personnes dans l’adversité, la perversion et aussi l’entraide. Les liens filiaux, familiaux, de couple, terrassés par les évènements.
Berlin, de nos jours ?
Pour le meilleur comme pour le pire.
Après plusieurs années d’absence, Marika retrouve la ville où elle a tant de souvenirs. Son fils Solal va rencontrer son père Thomas.
Une canicule à 45°C devenue habituelle, des manifestants pour le climat qui bloquent tout.
Un nuage créé par une éruption volcanique, assombrit Berlin. Une pluie de cendres s’abat sur la ville, la recouvre d’une épaisse croûte.
Un violent tremblement de terre en plein cœur de Berlin, la ville devient ruine.
Marika ne retrouve pas Solal. Son fils, son unique raison d’exister. Il est avec son père, un être irresponsable, perdu, brisé.
Une quête éperdue dans une ville nostalgique. Une Berlin détruite à rapprocher de la Berlin de 1945. Une nouvelle guerre se dessine, qui opposerait la Terre à la civilisation humaine destructrice.
Soleil de cendre
Happé, englouti, enseveli dans une fange de cendres, de gravats et d’eau, dans les ruines d’une Berlin désolée.
Happé par ce roman magnifique sur la fin d’un monde, la fin du monde, sur les relations entre les personnes dans l’adversité, la perversion et aussi l’entraide. Les liens filiaux, familiaux, de couple, terrassés par les évènements.
Berlin, de nos jours ?
Pour le meilleur comme pour le pire.
Après plusieurs années d’absence, Marika retrouve la ville où elle a tant de souvenirs. Son fils Solal va rencontrer son père Thomas.
Une canicule à 45°C devenue habituelle, des manifestants pour le climat qui bloquent tout.
Un nuage créé par une éruption volcanique, assombrit Berlin. Une pluie de cendres s’abat sur la ville, la recouvre d’une épaisse croûte.
Un violent tremblement de terre en plein cœur de Berlin, la ville devient ruine.
Marika ne retrouve pas Solal. Son fils, son unique raison d’exister. Il est avec son père, un être irresponsable, perdu, brisé.
Une quête éperdue dans une ville nostalgique. Une Berlin détruite à rapprocher de la Berlin de 1945. Une nouvelle guerre se dessine, qui opposerait la Terre à la civilisation humaine destructrice.

Les oubliés de Londres
Avis posté le 2020-06-05
- huis clos
- eva dolan
- liana levi
- face à face
- les oubliés de londres
Les oubliés de Londres
Un face à face en quasi huis-clos absolument fascinant.
Deux amies qui ne se ressemblent pas autant qu'elles le croient...
Deux portraits fantastiques sur fond de lutte sociale.
Un face à face en quasi huis-clos absolument fascinant.
Deux amies qui ne se ressemblent pas autant qu'elles le croient...
Deux portraits fantastiques sur fond de lutte sociale.

Ásta. Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?
Avis posté le 2020-04-09
- dalva
- Asta
- prix Folio des Libraires 2020
- Jón Kalman Stefansson
Asta, Dalva
Un titre qui m'a bien marqué... avec son sous-titre :
"Asta - Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?"
La vie d’Asta est rongée par les deuils. Ses morts composent cette saga, sa saga comme son histoire et de ceux d'avant elle. Sa mort aussi, beaucoup, puisqu'elle tente de se suicider à 20 ans, "un suicide raté" mais peut-on dire de quelqu'un qu'elle est ratée parce qu'elle a raté son suicide, comme le questionne le narrateur ? Le roman commence à peu près là-dessus. Commence, c'est beaucoup dire. Disons que c'est un élément de départ du livre qui prend beaucoup de sens parce qu'il évoque les morts d'Asta, tous ses proches sont morts, pourquoi alors vivre ?
Pas gai, pourrait-on dire. Et pourtant, ce roman l'est. D'une certaine manière. Plein d'une gaieté certes mélancolique, qui reprend l’histoire d’Asta à travers celles de son entourage : ses parents, son père parti vivre en Norvège pour échapper à sa première femme, la mère d'Asta, cette mère instable, la sœur disparue d'Asta, la nourrice qui éleva Asta, la vieille fermière qui l’accueillit l’été de ses 15 ans, son ami d’enfance, son prof de théâtre même, ses propriétaires à Vienne... Sa fille, enfin.
Récit à la narration chorale, récit virevoltant, ancré dans les souvenirs des différents passagers de la vie d’Asta, par ses lettres qu'un mystérieux narrateur révèle jour après jour. Celui-ci se détache au fur et à mesure. Qui est-il ? Un écrivain, un biographe, un conteur, ce faisant, dévoile sa vie, l'histoire d'Asta mêlée à la grande histoire de l'Islande, chantée par les musiques, les fêtes, la sensualité, la poésie et la littérature, hantée par les mystères, les secrets, la folie, la misère et la solitude.
Un grand roman qui fait écho pour moi, tour à tour lecteur ébaubi, enthousiaste, paumé et enjoué, au non moins envoûtant « Dalva » de Jim Harrison. Dalva, Asta...
Un titre qui m'a bien marqué... avec son sous-titre :
"Asta - Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?"
La vie d’Asta est rongée par les deuils. Ses morts composent cette saga, sa saga comme son histoire et de ceux d'avant elle. Sa mort aussi, beaucoup, puisqu'elle tente de se suicider à 20 ans, "un suicide raté" mais peut-on dire de quelqu'un qu'elle est ratée parce qu'elle a raté son suicide, comme le questionne le narrateur ? Le roman commence à peu près là-dessus. Commence, c'est beaucoup dire. Disons que c'est un élément de départ du livre qui prend beaucoup de sens parce qu'il évoque les morts d'Asta, tous ses proches sont morts, pourquoi alors vivre ?
Pas gai, pourrait-on dire. Et pourtant, ce roman l'est. D'une certaine manière. Plein d'une gaieté certes mélancolique, qui reprend l’histoire d’Asta à travers celles de son entourage : ses parents, son père parti vivre en Norvège pour échapper à sa première femme, la mère d'Asta, cette mère instable, la sœur disparue d'Asta, la nourrice qui éleva Asta, la vieille fermière qui l’accueillit l’été de ses 15 ans, son ami d’enfance, son prof de théâtre même, ses propriétaires à Vienne... Sa fille, enfin.
Récit à la narration chorale, récit virevoltant, ancré dans les souvenirs des différents passagers de la vie d’Asta, par ses lettres qu'un mystérieux narrateur révèle jour après jour. Celui-ci se détache au fur et à mesure. Qui est-il ? Un écrivain, un biographe, un conteur, ce faisant, dévoile sa vie, l'histoire d'Asta mêlée à la grande histoire de l'Islande, chantée par les musiques, les fêtes, la sensualité, la poésie et la littérature, hantée par les mystères, les secrets, la folie, la misère et la solitude.
Un grand roman qui fait écho pour moi, tour à tour lecteur ébaubi, enthousiaste, paumé et enjoué, au non moins envoûtant « Dalva » de Jim Harrison. Dalva, Asta...

La fabrique de la terreur
Avis posté le 2020-03-14
- frédéric paulin
- agullo éditions
- la fabrique de la terreur
- dans le ventre de la bête
- origines de daech
- roman policier géopolitique
dans le ventre de la bête
Une épopée policière et géopolitique, rythmée, sur les origines et l’apogée de Daech, à travers les regards d’une commandante de la DCRI toulousaine, d’une journaliste intrépide à la frontière turco-syrienne, d’un prof de lycée à Lunel, d’agents de la DGSE, retraités ou en actions, et de jeunes Tunisiens aux espoirs déçus par la révolution de jasmin et Ennahdha, de Salah Abdeslam, Mohammed Merah et les autres...
Un roman d’une actualité encore brûlante !
Une épopée policière et géopolitique, rythmée, sur les origines et l’apogée de Daech, à travers les regards d’une commandante de la DCRI toulousaine, d’une journaliste intrépide à la frontière turco-syrienne, d’un prof de lycée à Lunel, d’agents de la DGSE, retraités ou en actions, et de jeunes Tunisiens aux espoirs déçus par la révolution de jasmin et Ennahdha, de Salah Abdeslam, Mohammed Merah et les autres...
Un roman d’une actualité encore brûlante !

La revanche des hauteurs
Avis posté le 2020-03-07
- Drôle
- station de ski
- réjouissant
- glénat
- mort sur le téléski
- la revanche des hauteurs
- neige noire
- guillaume desmurs
- acerbe
- médecin dépressif
Mort sur le téléski
Une enquête drôle, réjouissante et acerbe, dans une grande station de ski où ont lieu des morts mystérieuses.
Un médecin dépressif en vacances s’y ennuie ferme alors que sa compagne batifole avec son moniteur de ski.
Le fait divers n’en est pas un pour le directeur de l’office du tourisme soucieux de tranquillité. Il intrigue néanmoins notre vacancier, qui entraîne avec lui une jeune journaliste locale dans une enquête rocambolesque. La relative quiétude de la station en sera vite troublée...
Une enquête drôle, réjouissante et acerbe, dans une grande station de ski où ont lieu des morts mystérieuses.
Un médecin dépressif en vacances s’y ennuie ferme alors que sa compagne batifole avec son moniteur de ski.
Le fait divers n’en est pas un pour le directeur de l’office du tourisme soucieux de tranquillité. Il intrigue néanmoins notre vacancier, qui entraîne avec lui une jeune journaliste locale dans une enquête rocambolesque. La relative quiétude de la station en sera vite troublée...

Les aigles endormis
Avis posté le 2020-01-18
- redemption
- roman noir
- Albanie
- SERIE NOIRE
- roman social
- les aigles endormis
- Danü Danquigny
- âpre et magnifique
Espoirs et déceptions
Arben a grandi dans le sud de l’Albanie, sous le joug du communisme et des vieilles traditions. Il devient adulte lorsque le pays retrouve sa liberté. Une liberté amère et éphémère. Il perd ses parents dans un accident, ses projets d’études et ses rêves de grandeur alors que le régime démocratique découvre le capitalisme non régulé.
Simplement pour survivre, à l’aide de petits boulots de plus en plus gros, il n’a rien à perdre et tout à gagner. Son rêve est de partir, quitter cet enfer où l’argent n’est pas aussi facile qu’il en a l’air… De gamin il devient époux et père, il était innocent et il a bientôt du sang sur les mains.
Arben revient vingt années après son départ, vingt années après le drame. Après avoir survécu. Il ne revient pas pour se recueillir sur la terre de ses origines. Il veut défier le passé, l’esprit de sa jeunesse. Il cherche la rédemption.
Arben trouvera la folie, la folie d’un homme perdu à jamais entre ses démons.
Un roman noir, âpre et magnifique, sur les espoirs et les déceptions, une critique sociale et politique de l’Albanie, de ceux qui l’ont faite, ceux qui l’ont détruite et ceux qui essaient de la relever.
Arben a grandi dans le sud de l’Albanie, sous le joug du communisme et des vieilles traditions. Il devient adulte lorsque le pays retrouve sa liberté. Une liberté amère et éphémère. Il perd ses parents dans un accident, ses projets d’études et ses rêves de grandeur alors que le régime démocratique découvre le capitalisme non régulé.
Simplement pour survivre, à l’aide de petits boulots de plus en plus gros, il n’a rien à perdre et tout à gagner. Son rêve est de partir, quitter cet enfer où l’argent n’est pas aussi facile qu’il en a l’air… De gamin il devient époux et père, il était innocent et il a bientôt du sang sur les mains.
Arben revient vingt années après son départ, vingt années après le drame. Après avoir survécu. Il ne revient pas pour se recueillir sur la terre de ses origines. Il veut défier le passé, l’esprit de sa jeunesse. Il cherche la rédemption.
Arben trouvera la folie, la folie d’un homme perdu à jamais entre ses démons.
Un roman noir, âpre et magnifique, sur les espoirs et les déceptions, une critique sociale et politique de l’Albanie, de ceux qui l’ont faite, ceux qui l’ont détruite et ceux qui essaient de la relever.

Jugan
Avis posté le 2020-01-14
- gallimard
- Jerome Leroy
- folio
- Jugan
- lande normande
JUGAN
Avec une maîtrise de la langue et un sens du récit, Jérôme Leroy nous emmène avec "Jugan" dans une petite ville de la lande normande. Il cherche à comprendre les secrets de Joël Jugan, anciennement un charismatique militant radical d'Action Rouge sorti de 18 ans de prison. Un physique difforme, monstrueux, un magnétisme qui semble envoûter tout le monde autour de lui, dont une jeune femme de l'entourage du narrateur, attirée comme un aimant. Jugan a bouleversé des vies dans le passé et il sera compliqué de trouver la rédemption...
Avec une maîtrise de la langue et un sens du récit, Jérôme Leroy nous emmène avec "Jugan" dans une petite ville de la lande normande. Il cherche à comprendre les secrets de Joël Jugan, anciennement un charismatique militant radical d'Action Rouge sorti de 18 ans de prison. Un physique difforme, monstrueux, un magnétisme qui semble envoûter tout le monde autour de lui, dont une jeune femme de l'entourage du narrateur, attirée comme un aimant. Jugan a bouleversé des vies dans le passé et il sera compliqué de trouver la rédemption...