Aurélie de Freslon

C'est le genre de livre qu'on commence à lire un peu, et puis encore un peu plus et qu'on finit par ne plus vouloir lâcher avant d'arriver au bout ! Par certains côtés, on se croirait dans un conte de fée : il y a des gentils, et des méchants qui embêtent les gentils, mais, ouf, les gentils finissent par triompher. Et finalement tout le monde est content. Mais cette structure n'est pas si importante. Tout l'intérêt de ce roman réside dans les rebondissements incessants de l'histoire, mais aussi dans l'ingéniosité, la modernité et le caractère bien trempé des héros comme des héroïnes. Le Moyen-Age n'y a rien de poussiéreux, c'est juste un cadre formidable où se côtoient 1001 idées sur la façon de penser et de faire évoluer une société.

Une journaliste américaine découvre comment l'histoire de sa belle-famille française est liée à une famille juive victime des déportations réalisées par la police française. Malgré quelques passages un peu sentimentalistes, on se laisse emporté par cette histoire émouvante, tissant inlassablement des liens entre le passé et le présent. Une conviction dans ce roman : il faut comprendre son passé pour construire son avenir.

David Milleur, embaumeur de métier, se retrouve dans un chalet en pleine Forêt Noire avec sa femme, sa fille et un commanditaire aussi étrange que riche, Arthur Doffre. David est chargé de réécrire l'histoire du Bourreau 125. Evidemment, ce qui devait être d'agréables vacances tourne progressivement au cauchemar, mettant à l'épreuve les nerfs des protagonistes comme du lecteur. Peu habituée des polars, j'ai découvert le genre avec beaucoup de plaisir : on frissonne mais on n'est pas dégoûté ! Je recommande donc cet ouvrage.

L'histoire nous plonge au cœur de la corne de l'Afrique, plus précisément en Asmara, capitale de l’Érythrée. Huit mille personnes fuient une famine et se dirigent vers Asmara. Un groupe d'humanitaires européens arrive donc pour construire un camp et permettre aux réfugiés de survivre. Le responsable de l'équipe, Grégoire, trouve de l'aide auprès d'Hilarion, marchand d'arme retraité. Ce dernier est bien content d'avoir un peu d'animation et fait tout pour que les humanitaires restent, malgré des rumeurs de détournement du projet. Effectivement, on raconte que le gouvernement éthiopien souhaite se servir du camp pour déporter des populations sur des terres moins peuplées mais infestées de maladies. Hilarion devient le conseiller, l'ami, l'espion de Grégoire et de toute la troupe. Il découvre alors leurs motivations, leurs croyances ou encore leur désabusement et nous en fait part avec humour. Toute la force de ce roman est d'illustrer à quel point les intérêts personnels influencent des décisions aux conséquences bien plus importantes, notamment politiques. Les contradictions des ONG, à la fois indépendantes et potentiellement manipulées par les pouvoirs en place sont également habilement illustrées. Les motivations des humanitaires sont également décortiquées, remettant en cause l'idée d'un altruisme sans limite. Un roman toujours d'actualité !