Marianne Calvary

J’ai acheté ce livre il y a près d’un an et je suis en train de me demander pourquoi j’ai attendu si longtemps pour le lire… j’ai adoré ! L’univers, l’idée, l’ambiance, les personnages, le style, j’ai tout aimé dans ce livre et j’ai vraiment passé un excellemment moment de lecture. Malgré le thème omniprésent de la mort, comme l’indique le titre, j’ai trouvé cette histoire pétillante et haute en couleurs, jamais glauque, jamais triste (même s’il y a des passages tristes et/ou émouvants hein). C'est difficile d'argumenter quand on a tout aimé alors ça va être tout ^^' Le second tome, qui sort officiellement en 2022, fait partie du pack des éditions Plume Blanche que je viens de recevoir et ça tombe parfaitement bien, parce que j'ai vraiment hâte de le lire !

On oscille ici entre la fantasy et la dystopie, dans un monde où les activités humaines ont profondément modifié et pollué l’environnement, et où la classe dirigeante règne sur les basses classes avec dédain. Les strates sociales y sont carrément physiquement et géographiquement délimitées par une cité constituée de sortes d’étages. J’ai été vraiment emballée par cette histoire et ses personnages. Myri est une héroïne à laquelle j’ai aimé m’attacher et les personnages secondaires sont tous très bien amenés. L’intrigue est plutôt simple mais reste prenante et originale, sur la base de ce talent qu’ont les Arpenteurs d’entrer dans les rêves d’autrui. Une très bonne idée que j’ai trouvée fort bien exploitée et qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. Je regrette juste la conclusion que j’ai trouvée un peu trop expédiée, mais ça n’enlève rien au fait que j’ai passé un très bon moment de lecture !

Des sorcières et des dieux : je ne pouvais que sauter sur ce roman qui avait tout pour me plaire. Ella, la sorcière, est un personnage auquel j’ai pris beaucoup de plaisir à m’attacher. Elle est gentille, généreuse, drôle et a ses côtés fragiles, mais elle reste une battante, courageuse et sûre d’elle. Deimos, le dieu, m’a inspiré plus de réserve au début, mais il s’est avéré agréablement surprenant. Je n’en dirai pas plus, ce serait dommage de vous gâcher tout le plaisir ! J’ai beaucoup aimé cet univers mélangeant les sorcières et la mythologie grecque. C’est clairement une romance paranormale (quand on voit la couverture aucun doute ne subsiste) mais pour autant, l’intrigue n’a pas été laissée de côté, il y a de vraies problématiques, de vrais enjeux et beaucoup de moments stressants et émouvants. La seule chose que j’aurais à reprocher à ce roman, c’est le style qui m’a parfois fait grincer des dents et les corrections un peu légères, mais l’histoire a su m’embarquer suffisamment pour que je ne m’y arrête pas trop souvent. En résumé, une lecture vraiment sympa et plutôt originale !

Bleuenn, le personnage principal, est assez insupportable, à traiter sa petite sœur de façon odieuse et injuste et à estimer que sa vie au lycée est bien plus pénible que le quotidien de son père médecin et veuf… Pour couronner le tout, elle est capricieuse et égocentrique, et elle souffre d’un manque flagrant d’empathie. Une vraie ado tête à claques comme on les aime… comme héroïne, on a fait mieux ! ^^ Le problème, ce n’est pas tant sa détestable personnalité de départ que le fait qu’elle n’évolue pas, ou très peu. Heureusement, elle est épaulée par Flora et Lizig qui elles, sont bien plus nuancées et vraisemblables et apportent le côté raisonnable à ce roman qui sans ça en manquerait franchement. Quelques clichés un peu agaçants aussi, tels que les méchants gendarmes, la Bretagne froide et pluvieuse, les noms très bretonnisants alors qu’on est dans une région patoisante, des réactions assez invraisemblables, même de la part d’adolescents, sans compter la géographie totalement fantaisiste de Brocéliande… Bref. Malgré ses défauts, ce roman reste un bon divertissement dans lequel il y a très peu de temps morts. L’intrigue, si elle reste assez classique et simple, est bien menée et réunit tous les bons ingrédients : tension, mystère, action, révélations… si j’avais eu l’âge des protagonistes, je pense que j’aurais fait fi des défauts et passé un excellent moment. Une histoire de magie mêlée à une pointe de légendes arthuriennes en plein cœur de la forêt a tout pour me séduire ! J’ai tout de même passé un bon moment et j’ai très envie de découvrir la suite quand elle sortira. L’histoire ne fait au final que commencer avec ce premier tome et je suis sûre qu’elle saura offrir son plein potentiel - et que Bleuenn finira par me convaincre.

Au premier abord, j’ai trouvé ça long à se mettre en place, au tiers du roman il ne s’est encore rien passé de spécial et on ne fait que suivre les réflexions de cinq lycéen•nes chacun•e à leur tour, avec seulement quelques infos intéressantes pour beaucoup de détails pas très utiles. Cinq narrateur•ices, ça fait d’ailleurs beaucoup, j’ai eu du mal à me faire à toutes les personnalités, la succession de points de vue m’a tout de suite perdue. Mais quand tout commence enfin, on oublie vite tout ça, ou presque. On réalise que ce n’est pas de l’action qu’il faut chercher ici, mais des émotions. Si j’ai continué de penser que cinq narrateur•ices c’était trop, j’ai tout de même fini par m’attacher aux cinq personnages qui, chacun à leur manière, apportent leur part à ce récit assez atypique mais tout de même prenant, touchant et vraiment bien écrit. Sans ces petits défauts, ça aurait pu être un vrai coup de cœur ; ça reste une chouette lecture, au thème difficile mais traité avec justesse et délicatesse et de manière plutôt originale. Bref, une jolie surprise que ce premier roman d’une autrice très prometteuse !

Outre la volonté de ne pas avoir d’enfant, ce livre parle aussi et surtout de cette pression sociale que les femmes subissent au sujet de la procréation. Insistance, remarques maladroites, déplacées voire carrément méprisantes, toute femme qui a tardé à procréer ou qui n’a jamais eu d’enfant, et ce par choix ou par non-choix, sait de quoi je parle. Cette petite bande dessinée qui, pour ne rien gâcher, bénéficie de dessins vraiment très jolis, devrait passer entre les mains de tout le monde : hommes, femmes, parents, non-parents, concerné.es ou non par la question... tout le monde ! Ça ouvrirait peut-être les yeux de certaines personnes sur le fait que non, faire des enfants n’est pas un passage obligé et surtout que non, ce ne sont absolument pas leurs affaires. Être mère est un choix important que chaque femme devrait pouvoir faire sans subir de pression de la part de leur entourage ou même, souvent, de parfaits inconnus. Ne pas être mère ne signifie pas être égoïste, immature ou avoir une vie triste, insipide et vide de sens. Être mère n’est pas une évidence biologique. Ne pas être mère n’est pas une tare. Bref, j’ai beaucoup aimé ce livre et les messages qu’il véhicule avec justesse. Je sais que c’est encore un sujet tabou, ou du moins largement incompris pour pas mal de monde, mais je trouve important d’en parler, et que de si jolis livres contribuent à banaliser le sujet.

Je n’ai pas grand chose de plus à dire que pour le tome 1, si ce n’est que je m’attendais justement à un peu d’évolution par rapport au tome 1. Certes, il se passe des choses et on a droit à quelques révélations (certaines à demi-mot, mais quand même), mais j’ai l’impression de n’avoir pas beaucoup avancé dans l’histoire. C’est peut-être dû au format BD qui donne quelque chose de très court, de très rapide à lire, mais en tout cas, je reste un peu sur ma faim en termes de fond. En ce qui concerne la forme, on reste sur la même qualité, le dessin est à la fois beau et cru, c’est sombre et sanglant mais il y a une certaine douceur dans le trait. Un sentiment en demi-teinte donc, qui penche plutôt vers le positif et j’espère que ça se confirmera dans le troisième tome !

Je ne connaissais pas du tout cette autrice, jusqu’à ce qu’elle me soit chaleureusement conseillée par une amie, et particulièrement cette trilogie avant même la sortie de ce premier tome, « Le loup blanc ». « Héritage » m’a été vendu comme une saga de fantasy bretonnante, dont l’essentiel de l’action se situe d’ailleurs en Brocéliande, précisément là où je vis. Je ne pouvais que me laisser tenter ! Dès les premiers paragraphes, le ton est donné : on débarque sur les côtes bretonnes en même temps que Morgan, druide fraîchement rentré de son exil à Stonehenge pour cause de sale caractère. Il y retrouve le Merlin, la Viviane, ainsi que ses collègues lycans et tout de suite, il reprend du service en allant enquêter sur des incidents potentiellement surnaturels. J’ai tout de suite accroché au style de l’autrice, direct, fluide et assez brut de décoffrage sans pour autant tomber dans le vulgaire. Morgan est un personnage que j’ai pris plaisir à suivre, de même que les autres protagonistes qui ont tous quelque chose à raconter. Si j’ai eu parfois un goût de trop peu, l’univers reste très bien construit et l’intrigue haletante. Camille Wright s’appuie ici sur plusieurs légendes bretonnes (ainsi que la légende un peu moins bretonne qu’est le loup-garou), mais tout en les adaptant et en les mixant à sa sauce pour en faire quelque chose de vraiment original et souvent surprenant. Je ne sais pas exactement quand sort la suite (pas avant l’année prochaine apparemment), mais je serai au rendez-vous dès sa sortie !