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  • Nombre de pages472
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.22 kg
  • Dimensions11,0 cm × 18,0 cm × 23,2 cm
  • ISBN2-253-06730-X
  • EAN9782253067306
  • Date de parution24/09/1997
  • CollectionLe Livre de poche. Classiques
  • ÉditeurLGF/Livre de Poche

Résumé

L'esclave, c'est-à-dire l'homme en son commencement, que Platon figurait au fond de la grotte, jouit comme de la vérité d'un spectacle mobile, prenant et aussi fallacieux que nos images médiatiques. Phèdre, d'abord étourdi par la rhétorique athéniennne, sera pris en chasse par Socrate. Socrate l'étourdira mieux encore ; il l'éblouira d'une rhétorique plus forte, et au passage plus vraie, que celle de Lysias ou d'Isocrate ou de Périclès, avant de lui mettre en main le fil d'Ariane de tout langage, politique ou familier, de la Tribune ou de la rue ou du lit : la vérité, au lieu des feux de l'apparence. Et ils chemineront selon une érotique mystérieuse, étagée, docile à l'instinct et à une lumière plus que divine. Platonisant avec le Phèdre, les surréalistes disaient que l'éros ne vibre pas en toute sa force sans la métaphysique. En ces temps où l'éros est présenté si riche, si totalitaire et si proche du rut, où s'initier à l'amour, c'est assener une éducation sexuelle et de prophylaxie, qu'on entende Platon dire qu'éros est pauvre mais demandeur d'infini. Chercher la vérité, c'est refuser d'asservir l'autre, et, de proche en proche, réformer avec le lit, la maison, le village et la nation. Mais sur ce chemin, les cigales vibrent d'abord elles-mêmes à l'instar du chant dangereux des Sirènes, et, le Phèdre à la main, le lecteur doit encore veiller, toujours veiller, tellement Socrate ruse avec lui - veiller sous le cagna, à l'aplomb d'un midi méditerranéen. Ici comme dans les beaux romans policiers, l'enquête ne conclut pas selon le vraisemblable, le livre ne va pas exactement où l'on aurait envie qu'il aille, ou qu'il s'arrête, et Phèdre lui-même, l'ami que Socrate veut persuader d'aimer plus hautement, a de fâcheux trous de mémoire quand Socrate lui a parlé de la mémoire. Le filet de Socrate, le chasseur déguisé, garde parfois des mailles plus lâches, mais c'est aussi pour notre liberté et notre éveil propre à la noblesse.
L'esclave, c'est-à-dire l'homme en son commencement, que Platon figurait au fond de la grotte, jouit comme de la vérité d'un spectacle mobile, prenant et aussi fallacieux que nos images médiatiques. Phèdre, d'abord étourdi par la rhétorique athéniennne, sera pris en chasse par Socrate. Socrate l'étourdira mieux encore ; il l'éblouira d'une rhétorique plus forte, et au passage plus vraie, que celle de Lysias ou d'Isocrate ou de Périclès, avant de lui mettre en main le fil d'Ariane de tout langage, politique ou familier, de la Tribune ou de la rue ou du lit : la vérité, au lieu des feux de l'apparence. Et ils chemineront selon une érotique mystérieuse, étagée, docile à l'instinct et à une lumière plus que divine. Platonisant avec le Phèdre, les surréalistes disaient que l'éros ne vibre pas en toute sa force sans la métaphysique. En ces temps où l'éros est présenté si riche, si totalitaire et si proche du rut, où s'initier à l'amour, c'est assener une éducation sexuelle et de prophylaxie, qu'on entende Platon dire qu'éros est pauvre mais demandeur d'infini. Chercher la vérité, c'est refuser d'asservir l'autre, et, de proche en proche, réformer avec le lit, la maison, le village et la nation. Mais sur ce chemin, les cigales vibrent d'abord elles-mêmes à l'instar du chant dangereux des Sirènes, et, le Phèdre à la main, le lecteur doit encore veiller, toujours veiller, tellement Socrate ruse avec lui - veiller sous le cagna, à l'aplomb d'un midi méditerranéen. Ici comme dans les beaux romans policiers, l'enquête ne conclut pas selon le vraisemblable, le livre ne va pas exactement où l'on aurait envie qu'il aille, ou qu'il s'arrête, et Phèdre lui-même, l'ami que Socrate veut persuader d'aimer plus hautement, a de fâcheux trous de mémoire quand Socrate lui a parlé de la mémoire. Le filet de Socrate, le chasseur déguisé, garde parfois des mailles plus lâches, mais c'est aussi pour notre liberté et notre éveil propre à la noblesse.

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L'âm(e)our.
Dialogue entre Phèdre et Socrate rapporté par Platon. Celui-ci traite entre autres, de ce qu'est l'amour et de la définition de l'âme. Le texte est aisément compréhensible.
Dialogue entre Phèdre et Socrate rapporté par Platon. Celui-ci traite entre autres, de ce qu'est l'amour et de la définition de l'âme. Le texte est aisément compréhensible.
 Platon
Comme pour nombre d'auteurs grecs la chronologie de Platon n'est pas très précise ; on situe sa naissance dans les années 428/427 avant Jésus Christ et son décès vers 348/347 mais l'important c'est l'apport de cet auteur à la philosophie occidentale. Issu d'une famille de l'aristocratie athénienne, Platon était promis à une carrière politique brillante, mais sa rencontre avec Socrate et la découverte de la pensée de ce dernier vont en décider autrement. En 387 il fonde l'Académie, école philosophique dans laquelle il va enseigner pendant une quarantaine d'années, se consacrant à la transmission écrite de la pensée de son maître. Ainsi "Apologie de Socrate", "Le procès de Socrate", "Criton" ou le "Phédon", relatent-ils, presque uniquement sous forme de dialogues, les derniers jours et le procès du philosophe. Platon prône l'idée de "cité juste" toujours d'actualité dans la pensée politique contemporaine.