Mise en scène de l'opinion publique dans la littérature des Lumières

Par : Nicolas Veysman

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  • Nombre de pages802
  • PrésentationRelié
  • Poids1.06 kg
  • Dimensions16,5 cm × 24,0 cm × 4,0 cm
  • ISBN2-7453-0973-0
  • EAN9782745309730
  • Date de parution01/01/2004
  • CollectionLes dix-huitièmes siècles
  • ÉditeurHonoré Champion

Résumé

Dès sa naissance à l'âge classique, l'opinion publique est ambivalente. Est-ce une erreur populaire ou une vérité publique ? Une antique rumeur, une clameur ou bien une clarté, une rationalité nouvelle ? A la lecture des textes, le phénomène apparemment unitaire se fragmente en deux figures gémellaires et antinomiques l'opinion populaire et l'opinion publique. La première s'observe avec dégoût ; on rêve à la seconde avec délice. Mais jamais l'une sans l'autre : pas de lumière sans ombre, pas de parole sans silence. Pas d'opinion publique sans opinion populaire sur laquelle s'opère, par reniements successifs, la conversion philosophique du peuple en public. Fuir toujours davantage la réalité de la foule pour orner l'opinion des charmes de l'idée : tel aura été le grand œuvre des philosophes soucieux de mettre cette idée au service des idées. Idée historique et morale, puis politique, l'opinion publique est avant tout une notion philosophique façonnée à la mesure du rôle que les philosophes prétendent jouer dans la société d'Ancien Régime. D'autres voix s'élèvent pour opposer à l'inertie et à la docilité d'un public assujetti à la férule philosophique l'image contraire d'un génie national et d'une force intrinsèque.
Dès sa naissance à l'âge classique, l'opinion publique est ambivalente. Est-ce une erreur populaire ou une vérité publique ? Une antique rumeur, une clameur ou bien une clarté, une rationalité nouvelle ? A la lecture des textes, le phénomène apparemment unitaire se fragmente en deux figures gémellaires et antinomiques l'opinion populaire et l'opinion publique. La première s'observe avec dégoût ; on rêve à la seconde avec délice. Mais jamais l'une sans l'autre : pas de lumière sans ombre, pas de parole sans silence. Pas d'opinion publique sans opinion populaire sur laquelle s'opère, par reniements successifs, la conversion philosophique du peuple en public. Fuir toujours davantage la réalité de la foule pour orner l'opinion des charmes de l'idée : tel aura été le grand œuvre des philosophes soucieux de mettre cette idée au service des idées. Idée historique et morale, puis politique, l'opinion publique est avant tout une notion philosophique façonnée à la mesure du rôle que les philosophes prétendent jouer dans la société d'Ancien Régime. D'autres voix s'élèvent pour opposer à l'inertie et à la docilité d'un public assujetti à la férule philosophique l'image contraire d'un génie national et d'une force intrinsèque.