Discours Et Verite Dans Les Voyages De Gulliver De Jonathan Swift

Par : Alain Bony

Formats :

  • Paiement en ligne :
    • Livraison à domicile ou en point Mondial Relay entre le 4 juillet et le 8 juillet
      Cet article sera commandé chez un fournisseur et vous sera envoyé 3 à 6 jours après la date de votre commande.
    • Retrait Click and Collect en magasin gratuit
  • Réservation en ligne avec paiement en magasin :
    • Indisponible pour réserver et payer en magasin
  • Nombre de pages249
  • PrésentationBroché
  • Poids0.4 kg
  • Dimensions15,5 cm × 24,0 cm × 1,3 cm
  • ISBN2-7297-0714-X
  • EAN9782729707149
  • Date de parution22/11/2002
  • CollectionChamp anglophone
  • ÉditeurPUL

Résumé

Gulliver se vante (ou s'excuse) de n'avoir rien que de très " commun " à raconter contrairement aux autres auteurs de récits de voyages, qui ont tant de choses extraordinaires à dire. De fait, ce dont il parle, ce n'est pas de pygmées ou de géants, d'île volante ou de chevaux qui pensent : c'est de ce qu'il y a de plus commun entre les hommes, puisqu'il s'agit de l'espèce humaine, de la définition de la " nature " de l'homme, et de ce que l'homme a fait de cette nature au cours de son histoire individuelle et collective. Tout le livre illustre et dénonce l'abjection à laquelle l'homme n'a cessé de consentir, cette " perte du propre " (J. Kristeva) qui le condamne à la dérive loin du lieu de la Vérité, dans les errances d'un discours qui l'en éloigne à mesure qu'il cherche à s'en rapprocher. Cette malédiction se manifeste dans les vicissitudes du texte même que Gulliver offre au lecteur, texte sans origine ni autorité, dans le langage qui l'oblige à dire " la chose qui n'est pas ", dans l'état de la cité livrée à la corruption, dans l'histoire du monde mené au désastre par l'intrigue et le mensonge. L'homme est ainsi condamné à une inéluctable dégradation que les errements de la modernité politique, idéologique, épistémologique aggravent au-delà de toute rémission. La quête de la Vérité bascule de l'utopie à la dystopie, de la satire à la métaphysique, de l'ingénuité à l'horreur, tout au long des voyages du marin le plus catastrophique de la littérature. Gulliver est amené pour finir à porter témoignage d'une expérience de l'impossible, dont sa santé mentale fait les frais, au terme de ce " Grand Tour " paradoxal dans l'envers du monde.
Gulliver se vante (ou s'excuse) de n'avoir rien que de très " commun " à raconter contrairement aux autres auteurs de récits de voyages, qui ont tant de choses extraordinaires à dire. De fait, ce dont il parle, ce n'est pas de pygmées ou de géants, d'île volante ou de chevaux qui pensent : c'est de ce qu'il y a de plus commun entre les hommes, puisqu'il s'agit de l'espèce humaine, de la définition de la " nature " de l'homme, et de ce que l'homme a fait de cette nature au cours de son histoire individuelle et collective. Tout le livre illustre et dénonce l'abjection à laquelle l'homme n'a cessé de consentir, cette " perte du propre " (J. Kristeva) qui le condamne à la dérive loin du lieu de la Vérité, dans les errances d'un discours qui l'en éloigne à mesure qu'il cherche à s'en rapprocher. Cette malédiction se manifeste dans les vicissitudes du texte même que Gulliver offre au lecteur, texte sans origine ni autorité, dans le langage qui l'oblige à dire " la chose qui n'est pas ", dans l'état de la cité livrée à la corruption, dans l'histoire du monde mené au désastre par l'intrigue et le mensonge. L'homme est ainsi condamné à une inéluctable dégradation que les errements de la modernité politique, idéologique, épistémologique aggravent au-delà de toute rémission. La quête de la Vérité bascule de l'utopie à la dystopie, de la satire à la métaphysique, de l'ingénuité à l'horreur, tout au long des voyages du marin le plus catastrophique de la littérature. Gulliver est amené pour finir à porter témoignage d'une expérience de l'impossible, dont sa santé mentale fait les frais, au terme de ce " Grand Tour " paradoxal dans l'envers du monde.