Cartes et modèles graphiques. Analyses de pratiques en classe de géographie

Des cartes en classe de géographie, quoi de plus naturel ! Ne sont-elles pas " l'identifiant traditionnel " (C. Grataloup) de la discipline ? Les finalités patrimoniales et civiques, assignées en France, à l'enseignement du couple histoire géographie n'ont-elles pas fait que la " carte était le territoire " (F. Audigier) ? Cette recherche de l'INRP s'est plus particulièrement consacrée à l'exploration et à l'interprétation de pratiques scolaires innovantes par rapport aux traditions de la discipline. Or, ce qui motive alors prioritairement les professeurs, est peut-être moins une volonté d'aggiornamento épistémologique ou une volonté de saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies de l'information et de la communication, que, la conception qu'ils se font de leur métier et des finalités qu'ils assignent à leur tâche. Si ces pratiques cartographiques minoritaires ont du mal à s'extraire totalement des contraintes du modèle disciplinaire, elles génèrent souvent chez les élèves, des opérations de catégorisation, de mise en relation, de conceptualisation, bref de " haute tension intellectuelle ". Cartes, croquis, schémas et modèles graphiques se révèlent de bons outils d'investigation, de communication et de cognition à condition que soient pleinement pris en compte les domaines d'efficience, les atouts mais aussi les limites et les contraintes propres à un système d'expression cartographique qui articule langage graphique et langage verbal.