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Frédéric Meyer

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Le péché originel XVIe-XXe siècles
Le péché originel qui joue dans l'histoire du christianisme la partition de la basse continue, est-il un objet d'étude pour l'historien ? On peut en douter si on se fie à la bibliographie où dominent surtout des travaux de théologiens, et aussi de philosophes. Pourtant, il s'agit d'un dogme clé du christianisme qui intéresse l'historien : outre que s'y fixe une bonne partie de la pratique sacramentelle, il met en jeu une conception de l'humanité dont découle une conception de la société et de l'ordre social, du mal, de la souffrance, de la liberté, de l'homme et de la femme.
C'est entre le xviiie et la fin du xixe siècle que le dogme essuie les critiques les plus radicales et que le débat sur le péché originel change de statut : il n'est plus seulement l'objet de polémiques doctrinales confessionnelles entre catholiques et protestants. Le dogme soulève de plus en plus de répugnances et d'incompréhension : dans l'opinion savante, convoquant les nouveaux savoirs sur l'homme et sur la nature, le péché originel passe du statut « ce n'est pas possible » à celui où « ce n'est plus possible ».
L'apologétique catholique a eu fort à faire pour défendre le dogme. La coïncidence entre le lent épuisement de sa signification socialement reconnue et l'avènement de la société « d'opinions » ne saurait se réduire au processus caricatural d'effacement d'une « légende ». La critique, outre l'historicité du récit de la Chute, touche plus largement à la dimension anthropologique du dogme (la nature du mal) et à ses conséquences en termes civilisationnels (la notion de progrès).
Ces deux plans sont intimement dépendants et affectent à terme les comportements, les représentations de l'humanité et de la société. La perte de crédit du péché originel ou ses réinterprétations ont favorisé la thèse du royaume de Dieu possible sur terre, et ont légitimé un droit au bonheur et à l'égalité. Il est alors question d'une vraie révolution anthropologique qui devait précéder une reconfiguration de la cité des hommes.
Baudelaire n'écrivait-il pas : « Théorie de la vraie civilisation. Elle n'est pas dans le gaz, ni dans la vapeur, ni dans les tables tournantes, elle est dans la diminution des traces du péché originel » ?
C'est entre le xviiie et la fin du xixe siècle que le dogme essuie les critiques les plus radicales et que le débat sur le péché originel change de statut : il n'est plus seulement l'objet de polémiques doctrinales confessionnelles entre catholiques et protestants. Le dogme soulève de plus en plus de répugnances et d'incompréhension : dans l'opinion savante, convoquant les nouveaux savoirs sur l'homme et sur la nature, le péché originel passe du statut « ce n'est pas possible » à celui où « ce n'est plus possible ».
L'apologétique catholique a eu fort à faire pour défendre le dogme. La coïncidence entre le lent épuisement de sa signification socialement reconnue et l'avènement de la société « d'opinions » ne saurait se réduire au processus caricatural d'effacement d'une « légende ». La critique, outre l'historicité du récit de la Chute, touche plus largement à la dimension anthropologique du dogme (la nature du mal) et à ses conséquences en termes civilisationnels (la notion de progrès).
Ces deux plans sont intimement dépendants et affectent à terme les comportements, les représentations de l'humanité et de la société. La perte de crédit du péché originel ou ses réinterprétations ont favorisé la thèse du royaume de Dieu possible sur terre, et ont légitimé un droit au bonheur et à l'égalité. Il est alors question d'une vraie révolution anthropologique qui devait précéder une reconfiguration de la cité des hommes.
Baudelaire n'écrivait-il pas : « Théorie de la vraie civilisation. Elle n'est pas dans le gaz, ni dans la vapeur, ni dans les tables tournantes, elle est dans la diminution des traces du péché originel » ?
Le péché originel qui joue dans l'histoire du christianisme la partition de la basse continue, est-il un objet d'étude pour l'historien ? On peut en douter si on se fie à la bibliographie où dominent surtout des travaux de théologiens, et aussi de philosophes. Pourtant, il s'agit d'un dogme clé du christianisme qui intéresse l'historien : outre que s'y fixe une bonne partie de la pratique sacramentelle, il met en jeu une conception de l'humanité dont découle une conception de la société et de l'ordre social, du mal, de la souffrance, de la liberté, de l'homme et de la femme.
C'est entre le xviiie et la fin du xixe siècle que le dogme essuie les critiques les plus radicales et que le débat sur le péché originel change de statut : il n'est plus seulement l'objet de polémiques doctrinales confessionnelles entre catholiques et protestants. Le dogme soulève de plus en plus de répugnances et d'incompréhension : dans l'opinion savante, convoquant les nouveaux savoirs sur l'homme et sur la nature, le péché originel passe du statut « ce n'est pas possible » à celui où « ce n'est plus possible ».
L'apologétique catholique a eu fort à faire pour défendre le dogme. La coïncidence entre le lent épuisement de sa signification socialement reconnue et l'avènement de la société « d'opinions » ne saurait se réduire au processus caricatural d'effacement d'une « légende ». La critique, outre l'historicité du récit de la Chute, touche plus largement à la dimension anthropologique du dogme (la nature du mal) et à ses conséquences en termes civilisationnels (la notion de progrès).
Ces deux plans sont intimement dépendants et affectent à terme les comportements, les représentations de l'humanité et de la société. La perte de crédit du péché originel ou ses réinterprétations ont favorisé la thèse du royaume de Dieu possible sur terre, et ont légitimé un droit au bonheur et à l'égalité. Il est alors question d'une vraie révolution anthropologique qui devait précéder une reconfiguration de la cité des hommes.
Baudelaire n'écrivait-il pas : « Théorie de la vraie civilisation. Elle n'est pas dans le gaz, ni dans la vapeur, ni dans les tables tournantes, elle est dans la diminution des traces du péché originel » ?
C'est entre le xviiie et la fin du xixe siècle que le dogme essuie les critiques les plus radicales et que le débat sur le péché originel change de statut : il n'est plus seulement l'objet de polémiques doctrinales confessionnelles entre catholiques et protestants. Le dogme soulève de plus en plus de répugnances et d'incompréhension : dans l'opinion savante, convoquant les nouveaux savoirs sur l'homme et sur la nature, le péché originel passe du statut « ce n'est pas possible » à celui où « ce n'est plus possible ».
L'apologétique catholique a eu fort à faire pour défendre le dogme. La coïncidence entre le lent épuisement de sa signification socialement reconnue et l'avènement de la société « d'opinions » ne saurait se réduire au processus caricatural d'effacement d'une « légende ». La critique, outre l'historicité du récit de la Chute, touche plus largement à la dimension anthropologique du dogme (la nature du mal) et à ses conséquences en termes civilisationnels (la notion de progrès).
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