L'atelier du roman N° 100, mars 2020
Milan Kundera. Le printemps du roman
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- Nombre de pages192
- PrésentationBroché
- FormatGrand Format
- Poids0.495 kg
- Dimensions17,0 cm × 24,5 cm × 1,9 cm
- ISBN978-2-283-03391-3
- EAN9782283033913
- Date de parution19/03/2020
- ÉditeurBuchet-Chastel
Résumé
"Romancier (et sa vie). "L'artiste doit faire croire à la postérité qu'il n'a pas vécu", dit Flaubert. Maupassant empêche que son portrait paraisse dans une série consacrée à des écrivains célèbres : "La vie privée d'un homme et sa figure n'appartiennent pas au public." Hermann Broch sur lui, sur Musil, sur Kafka : "Nous n'avons tous les trois pas de biographie véritable." Ce qui ne veut pas dire que leur vie était pauvre en événements, mais qu'elle n'était pas destinée à être distinguée, à être publique, à devenir bio-graphie.
On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même." Le trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot vrai sur sa propre vie.
Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : livres et imprimés, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.) D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait.
Leur travail, purement négatif du point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé." Milan Kundera, L'Art du roman.
On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même." Le trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot vrai sur sa propre vie.
Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : livres et imprimés, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.) D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait.
Leur travail, purement négatif du point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé." Milan Kundera, L'Art du roman.
"Romancier (et sa vie). "L'artiste doit faire croire à la postérité qu'il n'a pas vécu", dit Flaubert. Maupassant empêche que son portrait paraisse dans une série consacrée à des écrivains célèbres : "La vie privée d'un homme et sa figure n'appartiennent pas au public." Hermann Broch sur lui, sur Musil, sur Kafka : "Nous n'avons tous les trois pas de biographie véritable." Ce qui ne veut pas dire que leur vie était pauvre en événements, mais qu'elle n'était pas destinée à être distinguée, à être publique, à devenir bio-graphie.
On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même." Le trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot vrai sur sa propre vie.
Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : livres et imprimés, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.) D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait.
Leur travail, purement négatif du point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé." Milan Kundera, L'Art du roman.
On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même." Le trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot vrai sur sa propre vie.
Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : livres et imprimés, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.) D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait.
Leur travail, purement négatif du point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé." Milan Kundera, L'Art du roman.